
Chaque semaine, des journalistes bénévoles de l’association Swane rendent visite à des enfants hospitalisés. Mission : accompagner les jeunes dans la conception de leur magazine, La Plume de Swane. Une publication qui leur redonne fierté et courage dans un moment difficile.
Créée par l’agence Citizen Press en 2003, l’association Swane permet aux enfants malades ou en difficulté de passer d’un statut passif à celui, actif, de rédacteurs et illustrateurs. La démarche a donné naissance à la Plume de Swane : un « vrai » magazine réalisé par des jeunes hospitalisés dans des services d’oncologie. Citizen Press reverse une partie de ses bénéfices à l’association, et mobilise ses forces vives autour du projet. Elle propose à ses journalistes pigistes de participer à l’aventure, et organise leurs visites à l’hôpital Trousseau. L’hôpital Necker suit en 2008, et le CHU de Nantes rejoint l’aventure en 2014.
Des thématiques choisies par les enfants
Chaque semaine, les journalistes bénévoles rendent visite aux enfants pour les interviewer, prendre en note leurs témoignages et récupérer leurs illustrations. Les sujets abordés dans ce magazine thématique ? Ils sont variés, et choisis en fonction des envies des enfants. La faiblesse de leurs défenses immunitaires ne leur permet pas de participer au comité de rédaction mais les rédacteurs en herbe n’hésitent pas à donner leurs consignes et leurs desiderata aux bénévoles qui viennent les voir. Selon le numéro, les enfants ont l’occasion de s’exprimer sur des thèmes particuliers (l’amitié, le cinéma, le voyage…), de réfléchir à des sujets prospectifs (le futur, le changement…) ou de donner leur avis sur des thématiques complexes (les enfants au pouvoir, le changement climatique…). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les jeunes rédacteurs n’ont pas leurs mots dans leur poche.

Crédit photo : Philippe Besnard
L’apprentissage de l’éditorial via un contenu sur-mesure
Le rubriquage du magazine a été étudié pour intéresser le large spectre des participants, qui ont entre 5… et 19 ans. Les tout petits sont essentiellement sollicités pour des verbatims et des dessins. Les plus âgés font partie prenante de la rédaction. Ils entrent dans les arcanes de la fabrication du journal. A l’image de la rubrique « Test », fabriquée par les plus grands à l’attention des plus jeunes. Les journalistes bénévoles expliquent aux adolescents comment construire un test. En commençant par l’élaboration des profils, puis en imaginant les questions adéquates. L’apprentissage des fondamentaux éditoriaux ne s’arrête pas là. Apprendre à faire des recherches efficaces sur internet, vérifier ses sources, retranscrire une information… font aussi partie du travail. Les « grands » sont régulièrement invités à creuser les sujets pour apporter des réponses aux Quizz de la Plume, préparer les interviews de personnalités, ou encore développer leurs idées dans de courts articles.

Crédit photo : Jean-Félix Fayolle
Les graphistes de Citizen Press en renfort
Une fois le contenu terminé, place à la créa. C’est le studio graphique de l’agence Citizen Press qui se charge de mettre en scène les articles des enfants. Un moment d’excitation pour les jeunes reporters, qui attendent impatiemment de voir le résultat de leur travail. Pendant cette période, les journalistes bénévoles apportent aux enfants les pages maquettées au fur et à mesure que le travail avance au studio… Après 6 à 8 semaines de visites à l’hôpital et 3 semaines de maquette, le numéro de la Plume est enfin prêt.
Un engagement qui se mesure à la fierté des enfants
L’un de ses imprimeurs de Citizen Press a décidé de s’impliquer sur ce beau projet, en accordant un tarif préférentiel à l’association pour la publication de la Plume. On mesure l’impact de l’engagement de chaque maillon de la chaîne à la fierté des enfants : vérification frénétique du nombre de mentions de son nom sur les pages, contrôle de la bonne retranscription de chaque verbatim, réalisation du test en direct… Les journalistes en herbe n’ont qu’une hâte : pouvoir montrer le magazine à leurs parents. Et l’envoyer à leurs camarades de classe. Histoire de leur prouver qu’on peut être malade et faire de grandes choses.
Un effet gagnant-gagnant incontestable
Du côté de Citizen Press, la satisfaction est bien évidemment aussi au rendez-vous. L’agence a relevé le challenge de créer un magazine de qualité professionnelle participant directement à la revalorisation des enfants malades… et de prouver qu’une entreprise peut, à son niveau et en utilisant ses compétences, s’engager dans des actions de solidarité. Au total, 41 numéros de la Plume de Swane ont vu le jour depuis la création de l’association. Depuis juin 2018, les enfants nourrissent également les colonnes du webzine de Swane, lancé pour s’adapter aux usages des enfants et adolescents.
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Super initiative. J'en retiens trois enseignements. La vérité continuera d'autant plus de sortir de la bouche des enfants qu'ils apprendront à faire des recherches efficaces sur internet et à vérifier leurs sources. Même malade on peut faire de grandes choses. Quand une entreprise s'appuie sur ses compétences pour devenir solidaire, elle ouvre le champ des possibles.