
Digitas a décroché un Grand Cristal Digital & Mobile pour "Anytouch, and everything becomes tactile" de Nissan. Stéphane Maguet, creative technologist chez Digitas a accepté de nous parler de l'innovation placée au cœur de l’agence.
Digitas a remporté trois prix lors du Cristal Festival, dont un Grand Cristal pour la "campagne" AnyTouch, le prototype permettant la «tactilisation» de tout objet réalisé pour Nissan. Que cela vous évoque t-il ?
Stéphane Maguet: "Anytouch, and everything becomes tactile" a été réalisé en 10 jours avec notre client Nissan Europe. Mashable, Psfk ont parlé de nous comme d’autres titres ce qui nous a décidé à le présenter au Cristal Festival notamment dans la catégorie Future is Now qui nous semblait adaptée. Nous avons été très surpris et très heureux de gagner autant de prix et ce Grand Cristal. Cela donne de la visibilité à notre vision et méthode du Lab. C’est aussi une vision qui s’impose en termes de technologie créative. Avant pour les campagnes la technologie était instrumentalisée, les pub étaient faites à partir d’une idée qui était réalisée. Maintenant il y a des itérations entre la technologie et la création. Des postes comme les nôtres où on est à la fois ingénieur et creative mind, nous faisons le pont entre les techniciens et les créatifs justement pour anticiper, voir quel est le potentiel créatif dans la technologie et s’assurer de la faisabilité. Nous avons remporté 3 Prix pour Anytouch et également un Prix pour Wondebra Decoder. Il y a 5 ou 10 ans les agences digitales faisaient des banners désormais elles sont tout à fait capable de prendre le lead créatif. On travaille sur d'autres projets qu'on aurait rêvé de faire il y a quelques années, on nous confie des projets ambitieux. Il y a de gros défis technologiques et des enjeux de buzz pour les marques. Pour Wonderbra, les directeurs de création ont eu l’idée de cette campagne et nous avons développé les briques technologiques en interne pour que ce soit parfaitement en accord avec la promesse pour cette campagne qui mixe le print et le digital. Cela décode la première campagne de lingerie habillée, le concept était bon et déclinable. C'est grâce à l’AACC Startup Project que cette rencontre a eu lieu.
Comment est né le prototype "Anytouch, and everything becomes tactile"?
Stéphane Maguet: Il s’agit d’une association née d’une rencontre avec une jeune start up Ayotle, qui a réalisé une avancée technologique très importante. Nous avons tout simplement décidé de raconter une histoire et de lui trouver un usage. Nous avons réfléchi à la promesse de rendre tout tactile. Il est très compliqué d’équiper tous les objets connectés et ici la force d’Ayotle a été de réussir à le faire sur tous les objets. Grace à une caméra on peut détecter un objet, un geste, une forme, une couleur… Nous avons donc, en suivant cette promesse avec Digitas Labs & Ayotle, créé la marque Anytouch qui permet de tout tactiliser en fonction du nombre de capteur (webcam, capteur industriel, kinect). Avec le capteur de la kinect et leur algorithme de détection on est en mesure de tactiliser toutes les surfaces: des vitrines, des couleurs, des gestes … Cela nous intéresse car le commerce connecté et la digitalisation des points de vente est une question importante, tout ce qui va être la confrontation du réel et du virtuel, ce qui a mon sens renforce l’impact des deux côtés. Jouer avec des objets, interagir fera qu’on touchera plus de personnes. Notre métier est d’inventer les services et usages de demain, nous travaillons sur de l'innovation d'usage, de la recherche de talents comme des artistes digitaux pour le brand content et le luxe. Pour le commerce connecté cela nous interessait d'avoir ce type d'outis pour rendre tactile une vitrine, une PLV, détecter avec ce procédé de manière anonyme, ou pas, ce que peuvent faire les clients. Pour faire de la personnalistaion de contenus c'est une technologie qui est révolutionnaire.
AnyTouch, a tactile objects prototype. By Digitas Labs Paris and Ayotle from Digitas Labs Paris on Vimeo.
Parlez-nous du Digitas Labs?
Stéphane Maguet: Nous sommes deux, Julien Terraz et moi même, à orchestrer le Lab aujourd'hui et nous serons plus nombreux d'ici trois mois. Nous sommes le Digital Labs Paris comme il en existe un grand nombre dans le monde. Nous réalisons des prototypes. C'est une méthode qui vient du design et du design thinking, on prototype pour concevoir mais aussi pour avoir un retour d'expérience. Chez Digital Labs nous effectuons par aileurs des missions de conseils, des formations pour former les équipes des annonceurs. Nous délivrons une vision et une expertise.
Quel est, selon vous, l'avenir du QR Code?
Stéphane Maguet: C'est forcément quelque chose de transitoire, en France le marché est mûr ; dans la cosmétique on observe les jeunes filles de 20/25 ans utiliser régulièrement ces QR Code. En revanche, il n'y a toujours pas de lecteur de QR Code intégré dans les smartphones, c'est un premier frein. Mais les gens l'utilisent. Aux Etats-Unis, cela commence à être dépassé par la reconnaissance naturelle. L'avenir c'est la reconnaissance naturelle, c'est aussi le sens de la technologie d'Ayotle, on reconnait un objet sans avoir besoin de médiation via des applications. Les algorithmes vont se renforcer, les logiciels vont apprendre même face à de nouveaux objets ils vont en déduire des règles.
Participer à la conversation