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À la recherche des nouvelles frontières

Pendant très longtemps, on a pensé que les frontières de l’humanité étaient physiques. Question de tequila, de cowboys ou de tacos, au SXSW tous les mois de mars on s’efforce de prouver le contraire...

Et même si la NASA déroule sans pression son argumentaire sur la difficulté de faire partir (et revenir) deux ou trois Astronautes pendant 3 ans à 227 937 millions de kilomètres, on n'est même plus certain que Mars est si loin de nous.

Quand il s’agit de conquérir des territoires, des océans, ou même l’espace, les limites sont financières et temporelles.

Facile.

Quand il s’agit de conquérir des territoires, des océans, ou même l’espace, les limites sont financières et temporelles.

Mais depuis qu’Internet est Internet, qu’en est-il lorsque les nouvelles frontières qui s’offrent à nous sont celles de l’espace digital et informationnel ? Pour le dire poliment, on galère un peu.

Hate it until you love it, Love it until you hate it

Tenons d'abord de distinguer ce qui est bien de ce qui est mal

Si on prend la fameuse ubérisation de la société, et la désintermédiation en général des services, il y a 2 ans c’était formidable, et aujourd’hui ça l’est moins. Parce qu’on commence à comprendre qu’en matière de collectif, ce n’est peut-être pas la meilleure solution.

D’ailleurs à Austin, exit Lyft et Uber pour des questions de renforcement du contrôle des chauffeurs et des revenus. Ça fait très 2010 d’attendre un taxi à l’aéroport, mais d’autres services locaux ont déjà pris le relai comme Fasten ou Ride Austin.

Côté Tech, si on regarde les avancées en matière de VR/AR on se pose aussi beaucoup de questions éthiques sur le futur. Exemple tout bête, à quoi serviront les journalistes quand il sera possible de faire ressentir les informations de façon viscérale, au lieu de donner des informations intellectuelles ?

Pas la peine de me demander, je n’en sais rien.

Alors en attendant d’en savoir plus sur ce qui nous attend, les Thinkers pensent et les Makers font. Dans ce maelstrom de meta-philosophie digitale, il y a quand même une valeur ancestrale qui obsède tout le monde aux Etats-Unis : la vérité.

Truth Fucking Matters

A Austin, exit Lyft et Uber pour des questions de renforcement du contrôle des chauffeurs et des revenus

Il se trouve que l’élection de Trump a un poil traumatisé l’ensemble des speakers du SXSW, et la journée d’ouverture a servi de thérapie collective pour exhumer sans vraiment y parvenir les angoisses de chacun.

Le débat sur les Fake news a fait rage, et beaucoup d’intervenants ont tenus un discours sur l’importance de réconcilier le réel et ses représentations. Dans trois genres différents, pendant trois conférences différentes, on a ainsi pu entendre des exhortations assez similaires à revaloriser LA vérité.

C’est le cas du photographe Cory Richards qui a opposé ses photos hyper craftées de l’Everest assez confidentielles et les 2 milliards d’impressions de ses Snaps dans un genre plus réaliste.

C’est aussi le cas de l’éditorialiste Van Jones, un libéral assumé qui a vivement encouragé l’audience à comprendre les raisons profondes du vote des conservateurs.

Et enfin, c’est également le discours de Merci Victoria Grace, Directrice du Produit chez Slack qui a démonté le mythe du Fail de la Silicon Valley, réservé aux hommes quand les femmes, elles, ne doivent pas faillir.

La vérité est dure à entendre

Yes, it sounds stupid

Dans un pays au bord de la crise de nerfs, ce sont donc les valeurs fondamentales, (au hasard) la vérité, l’honnêteté, et même l’amour qui sont portées comme des étendards.

Alors on fait confiance à Vint Cerf, un des inventeurs d’Internet, une sorte de boss de fin de game du digital.

Quand on lui pose LA QUESTION de ce qu’il voit dans sa boule de cristal digitale, il ne se démonte pas le bougre.
Pour lui, trois voies, attention, la troisième va vous étonner :
* On fabrique une technologie qui empêche les mauvais comportements
* On ne fait rien, mais si on vous attrape, il y aura des conséquences
* On se contente de dire qu’il ne faut pas être méchant.

Et même si ça à l’air complètement vrillé, Vint Cerf croit en l’humain (après tout) parce que pour lui la responsabilité individuelle c’est comme la gravité.

Vint Cerf croit en l’humain parce que pour lui la responsabilité individuelle c’est comme la gravité.

C’est la force la plus faible de l’univers, mais quand il y a une masse critique, ça devient la plus forte.

 

Optimiste.

Julien Levêque,
Head of Activation Strategy BETC
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