
Dans une série de vidéos, Spotify met en avant six artistes de six pays différents, tous concernés par le « muslim-ban », ce fameux décret anti-immigration signé Donald Trump.
La musique n’a pas de frontière. C’est avec ce principe, un peu éculé il est vrai, que Spotify entend lutter contre le décret anti-immigration voulu par Donald Trump. Ce texte, qui vient d’être partiellement remis en vigueur, prévoit d’interdire temporairement l’entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de six pays musulmans : Iran, Syrie, Somalie, Yémen, Soudan et Libye. Le 7 juillet, la plate-forme de streaming musical a alors lancé un projet artistique appelé « I’m witth the banned ». L’idée ? Mettre en avant, au travers d’une série de vidéos, un artiste de chaque pays concerné par le « muslim-ban ».
Trailer de la série « I’m with the banned »
Parmi eux : Methal, une artiste originaire du Yémen. Dans la vidéo qui lui est dédiée, elle explique : « Après que j’ai commencé à jouer en public au Yémen, plus de femmes sont venues jouer aussi ». Car Spotify entend profiter de cette série documentaire pour mettre à l’honneur des thématiques qui touchent les « personnes et communautés qui ont été réduits au silence », comme indiqué dans un communiqué. « De l’immigration à l’égalité LGBTQ », précise l'entreprise, toutes les questions touchant les différentes communautés seront abordées.
« I’m with the banned » : Methal feat X Ambassadors
Ainsi, Methal, qui explique avoir subi des pressions, a été contrainte de quitter son pays pour continuer d’exercer sa passion. « J’ai pris un bateau avec les réfugiés somaliens et yéménites, raconte-t-elle. J’ai couvert mon visage dans l’espoir que personne ne me reconnaisse. » La chanson composée pour la série « I’m with the banned » évoque alors la relation qu'elle entretient avec son pays. « Une histoire d’amour », dit-elle, « où deux personnes sont coincées dans une relation toxique. Ils essaient de briser ce cercle, ils sont amoureux l’un de l’autre, mais… »
Pour composer son titre, Methal a collaboré avec Sam Harris du groupe X Ambassadors. Car les artistes choisis par Spotify étaient invités à travailler avec des artistes américains, parmi lesquels Pusha T, ou K.Flay. « Travailler avec Methal, explique Sam Harris dans un communiqué, fut l’une des meilleures expériences de collaboration avec un artiste. » « Si elle n’a pas la permission de jouer aux Etats-Unis, on sera tous perdant », ajoute-t-il.
Mettre en avant « ce qui nous rassemble plutôt que ce qui nous divise », voilà l'ambition de Spotify qui ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. A l'automne, la série de vidéos fera l'objet d'un documentaire long format. D'ici-là, vous pouvez écouter la playlist regroupant les morceaux composés par ces différents artistes.
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