
À cause de la crise, les salles obscures sont délaissées par les cinéphiles et pour pallier ce phénomène la plus grande chaîne de cinéma du monde choisit de se lancer dans l'industrie lucrative du popcorn. Il semblerait d'ailleurs
qu'il booste les ventes post-Covid d'AMC Entertainment.
Diversifier ses revenus en temps de crise
Alors que la crise sanitaire plane toujours sur les salles de cinéma, les cinéphiles font leur grand retour. Pour les accompagner, AMC Entertainment se lance dans le commerce de son popcorn au détail. Dans une perspective de développement, la chaîne va en effet, dès 2022, vendre son popcorn « Perfectly Popcorn » en sachets prêts à consommer ou allant au micro-ondes.
Ces derniers seront disponibles dans des kiosques de centres commerciaux mais aussi à travers un service de vente à domicile et à emporter. Ne se limitant pas à la revente en grandes surfaces, AMC compte ouvrir une quinzaine de boutiques d’ici fin 2022.
Cette nouvelle stratégie de vente s’inscrit dans la volonté de la marque de diversifier ses revenus. En effet, la vente de nourriture représente à peu près un tiers des revenus d’AMC. Les cinémas AMC sont en capacité d’écouler 50 tonnes de popcorn par jour, et en juin 2021, la chaîne liquida 52 millions de sachets de popcorn !
Avec un menu diversifié composé de popcorn goût cheddar ou caramel beurre salé, la vente à domicile s’adresse à une nouvelle clientèle casanière raffolant de l’expérience cinéma post-Covid.
Le snack au cinéma, une industrie en pleine expansion
Alors que la grande majorité de ses 600 salles américaines et le tiers de ses 350 salles étrangères ne font que réouvrir, la marque souhaite booster ses ventes avec le snack. En effet, avec un lent retour à la normale, le maïs soufflé représente une escapade vers un monde pré-Covid. Misant sur le désir de leur clientèle de vivre l’expérience « 100 % cinéma », AMC déploie notamment une gamme de packages à thème à emporter contenant un choix de boissons et de friandises.
D’après une étude menée par BFMTV, en 2016, la vente de confiseries et de boissons représentait 40 % des revenus des cinémas nord-américains. De l’autre côté de l’Atlantique, les Français semblent être moins friands des snacks au cinéma : sur le chemin de la salle, seulement 16 % des Français s’arrêtent pour leurs chips et soda.
Malgré cela, la cote du popcorn reste le best-seller des cinémas et séduit de plus en plus de clients. Selon une étude du CNC, le centre du cinéma et de l’image animée, en 2019, 33 % des spectateurs achetaient du popcorn, face à 25 % de consommateurs de boissons. Parallèlement, 25 % des Français consommaient du popcorn en 2016 et 22 % une boisson, à la même période.
Pop-culture : le grain dans tous ses états
Le popcorn a longtemps été lié à l’histoire du cinéma. Alors qu’il est vendu pour la première fois en chariot ambulant aux États-Unis en 1885, l’éclosion de ces cerneaux dorés remontent à l’art culinaire de peuples autochtones sud-américains, il y a 5600 ans. Alors que le maïs fait partie des habitudes alimentaires des amérindiens, il est, plus tard, adopté par les colons. Puis, facile à produire et abordable, c’est pendant la Grande Dépression de 1929 qu’il se démocratise dans les premiers cinémas nord-américains.
Pourtant, associé à la culture des foires et du cirque, ce dernier est encore banni des salles de cinéma luxe. Il reprend place dans les mains des cinéphiles au début de la Seconde Guerre mondiale et voit son âge d’or dans la culture pop des années 50. Aujourd’hui, le popcorn est un incontournable de l’ambiance cinématographique.
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