
Samedi 30 avril se déroulait la 3ème édition de TEDxCannes. Interview de Fabien Ben N'Sir, organisateur de l'événement.
Pouvez-vous revenir sur la création de TEDxCannes ?
Pour retracer l’origine du TEDxCannes, il y a deux choses importantes : la ville de Cannes, prestigieuse, attractive, glamour... C’est la vitrine de la Côte d’Azur, un nom « porte-drapeau » mondialement connu.
Ensuite la ville est un condensé de l’ADN des conférences TED. Le T pour Technology, avec la technopole de Sophia-Antipolis et ses nombreux centres de recherche à proximité immédiate, le E d’Entertainement, parfaitement symbolisé par les plus grands événements mondiaux ou nationaux acceuillis par la ville : Festival de Cannes, MIPCom, MIPTV, Lions, NRJ Music Awards… et enfin le D pour Design, omniprésent dans les Alpes-Maritimes, fortement imprégnées par l’art contemporain, le design et la création au sens large.
Par ailleurs, TEDxCannes fédère tout un territoire et ses acteurs locaux, qu’ils soient économiques, artistiques, liés à l’enseignement… Ils se reconnaissent dans l’organisation d’un événement auquel ils contribuent, tout en poursuivant un objectif commun : faire rayonner la « région » au plan mondial, à travers la communauté TED et faire se rencontrer des personnes et des idées qui ne se seraient pas forcément trouvées ensemble autrement, en capitalisant sur les « forces » de la région.
Cette année, le thème abordé est « transitions ». Pourquoi l’avoir choisi ?
Ces dernières années, on a souvent parlé de « ruptures » pour caractériser des évolutions que nous ne comprenons pas toujours et qui nous paraissent d’autant plus brutales qu’on ne les a pas vues venir.
Plutôt que de qualifier ce que nous vivons comme étant des ruptures successives, nous préférons parler de « transitions ». Nous vivons donc en réalité de multiples « transitions » - énergétique, climatique, numérique, sociale, alimentaire…- qui s’étalent de manière variable sur des temps plus ou moins longs ou plus ou moins rapides.
En fait, une transition est un passage graduel d’un état à un autre. C’est un état intermédiaire, précaire, instable, hors de nos certitudes et zones de confort.
Et comme l’illustre notre campagne de cette année, sans transition il n’y a pas d’évolution. Tout l’enjeu est de savoir si toutes ces transitions sont désirées ou subites, sont-elles des choix ou des contraintes ?
L’édition de TEDxCannes 2016 a eu pour propos d’illustrer ces transitions, d’en prendre conscience et nous permettre de nous positionner : nous pouvons en faire partie, en être les acteurs, en saisir les opportunités pour créer une vie meilleure et pourquoi pas, contribuer à changer le monde.
Un mot sur les speakers qui ont rythmé l'événement ?
Cette année, nous avons accueilli 12 intervenants qui, chacun à leur manière, vont nous inspirer à travers les transitions qu’ils portent.
Gilles Lartigot, ancien culturiste, nous a raconté, à travers une intervention coup de poing, à quel point notre société est toxique pour notre santé et notre alimentation.
Florence Escaravage nous a parlé du nouveau paradoxe des relations sentimentales et amoureuses dans un monde où les moyens de communication n’ont jamais été aussi vastes, tandis qu’Alice Audouin a exposé sa conviction à utiliser l’art au service du développement durable. Il a aussi été question de la quête de nos origines, à travers l’analyse du méthane et de la roche martienne, dans le talk de Jean-Jacques Juillet, directeur du programme ExoMars à l’ESA. Nous avons abordé le « savoir-être », et la valeur ajoutée que peut offrir la diversité à l’heure actuelle, avec Alexandra Baldeh Loras, élue femme de l’année 2013 au Brésil et Minik Rosing, géologue inuit, nous a emmené vers la transition climatique. Il a également été question de big data et de médecine avec le chercheur bio-informaticien Frédéric Dayan.
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