
Lost in digitilisation ? Pas de stress. Selon Aaron Dignan, il existe cinq dynamiques simples à mettre en place pour donner un bon coup de booster à votre organisation et à ses résultats.
« Quand je parle avec les boss, tous me racontent que leurs collaborateurs sont à l’origine de leurs problèmes : ils ne s’investissent pas assez, ne comprennent pas les enjeux, manquent de réactivité… Pour bien faire, il faudrait virer tout le monde. Quand je rencontre les collaborateurs, ils prétendent que le problème vient de leurs chefs : ils ne savent pas les motiver, ils n’ont pas de visions, les présurent… A écouter les uns et les autres, le plus simple consisterait à tout changer. »
Incontestablement, il y a un problème. Mais pour Aaron Dignan il n’est pas là où on voudrait le voir. « Ce n’est pas les poissons qu’il faut changer, c’est le bocal lui-même », entendez par là, c’est le mode d’organisation qui est inadapté, pas ses membres.
Sur la scène des rencontres de L’USI, le consultant en organisation américain a appuyé là où nous avons tous mal.
Alors, comment faire fonctionner l’organisation de demain ? Aaron Dignan le résume en cinq points.
1. Oublier le contrôle - Favoriser la participation
Pourquoi oublier le contrôle ? Parce que le contrôle fige les structures, alors que pour s’adapter à notre environnement meuble, l’objectif est que nos organisations soient elles-mêmes souples et réactives.
Comment favoriser la participation ? Un moyen simple est de permettre l’expression des tensions à tous les niveaux de la hiérarchie. Et ce n’est pas parce que l’un à raison, que l’autre a forcément tort. Chacun apporte sa vision, et toutes expriment un niveau différent de réalité. Donner du temps aux équipes pour réfléchir à ces zones de frictions doit leur permettre de formuler des solutions et passer en mode rectification.
2. Arrêter de planifier - Créer des expériences
Pourquoi arrêter de planifier ? Comme contrôler, cela exige un énorme déploiement de moyens et de temps, et a pour résultat de bloquer la structure sur des objectifs qui n’évoluent jamais au bon rythme.
Comment créer des expériences ? Tout l’enjeu est de libérer la motivation, les énergies, pour créer des dynamiques : « Au lieu de planifier, faites ! » En mobilisant chacun sur des projets concrets. « Si vous ne faisiez que cela, vous verriez déjà vos résultats augmenter. »
3. Laisser tomber les changements majeurs - Optez pour une succession de petits changements
Pourquoi laisser tomber les changements majeurs ? On a peu à peu admis l’idée que le changement en entreprise doit forcément être couteux, mobiliser beaucoup de moyens, de monde… Or, les gros projets, s’ils atteignent rarement les promesses de départ, génèrent presque immanquablement une énorme inertie contre laquelle il va falloir péniblement lutter.
Comment opter pour une succession de petits changements ? En mettant sur des projets courts, 2/3 personnes pas plus, 7/8 au grand maximum, qui testeront plus rapidement leurs résultats, et adapteront la recette en fonction.
4. Arrêter d’ajouter – Commencer par soustraire
Pourquoi arrêter d’ajouter ? Parce que si on se plaint, à juste titre, de la complexité et du nombre de problématiques à gérer, la complexité vient souvent de l’intérieur. A chaque nouveaux projets, on ajoute une nouvelle couche… sans jamais rien écarter. Or, les entreprises les plus dynamiques tâchent de toujours recréer la magie de la page blanche…
Comment soustraire ? En nettoyant régulièrement les process et les projets pour ne jamais polluer les énergies avec des éléments qui ne sont pas – ou plus - efficaces.
5. Prenez les résistances pour de l’information
Pourquoi ? L’entreprise et ses équipes doivent admettre qu’on est désormais plongé dans une dynamique constante d’apprentissage. Donc, il y aura des erreurs, des manqués, et il est normal qu’on croise des résistances… Au lieu de les prendre pour des contraintes, il vaut beaucoup mieux les envisager comme une richesse.
Comment ? En objectivant ce qui vous ralenti, ce qui vous empêche, pour envisager un maximum d’options différentes pour faire autrement. En apprenant à apprendre, à tester, à favoriser ouvertement les critiques pour transformer, transformer et encore transformer tout ce qui doit l’être.
Bref.
Tout cela n’est pas un problème de personne. En général souligne Aaron Dignan, les gens sont bons et pensent de manière intelligente. Il faut les considérer et les écouter comme des clients, leur permettre de participer, et considérer que nous sommes tous les agents du changement…
Le tout n’est pas un processus linéaire, avec un début de projet puis une fin… C’est une boucle continue qui implique d’identifier les problèmes, les corriger, voir si cela fonctionne mieux et recommencer… sans cesse.
Quant aux dirigeants et aux managers, ils sont essentiellement là pour tenir le cap dans la durée, alimenter les énergies, et donner confiance à leurs équipes.
Retrouvez le programme de la conférence de L’USI ici http://www.usievents.com/fr.
La plupart des conférences seront en ligne sur le site dans quelques jours.
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