Vincent Cassel dans le film La Haine

La haine ne rapportera plus d’argent sur YouTube

Après la décision de plusieurs marques de retirer leurs publicités de YouTube, la plateforme a annoncé durcir son système de monétisation afin d'y exclure les contenus haineux.

Afin de regagner la confiance des annonceurs, YouTube a annoncé la semaine dernière sa volonté de ne plus monétiser les vidéos au contenu haineux. Seront ainsi concernées les vidéos qui discriminent, humilient ou dénigrent un individu ou un groupe en raison de son origine ethnique, de sa nationalité, de sa religion, de son handicap ou encore de son orientation sexuelle. La restriction touchera également les vidéos mettant en scène des « personnages conçus pour le divertissement familial » aux comportements violents ou sexuels ainsi que les contenus dégradants.

Cette déclaration fait suite à la décision, en mars, de plusieurs marques de quitter le navire YouTube. L’Oréal, HSBC, The Guardian, McDonald’s, Havas, Channel 4, BBC et même le gouvernement britannique… Tous avaient annoncé leur décision de retirer leurs publicités de la plateforme. Une enquête du Times avait révélé que ces dernières s’étaient retrouvées dans des vidéos au contenu extrémiste.

Certaines campagnes du Guardian étaient par exemple apparues dans des « vidéos de suprématistes blancs et d’un prédicateur islamiste interdit de séjour au Royaume-Uni », comme le rapporte France24. David Pemsel, le directeur général du Guardian, avait quant à lui écrit à Google pour dire qu’il retirerait les publicités de sa plateforme tant que ce dernier ne fournirait pas un minimum de garanties.

De même, le gouvernement britannique avait convoqué un entretien avec Google pour avoir des explications. Certaines annonces du ministère de la Défense étaient visibles dans des vidéos controversées.

Plus tôt encore, en février, une autre polémique avait éclaté autour du youtubeur suédois PewDiePie. Une enquête du Wall Street Journal avait répertorié des blagues antisémites dans neuf de ses vidéos. A la suite de quoi Disney avait rompu son contrat avec la star et YouTube, annulé la seconde saison de  « Scare PewDiePie », une série diffusée sur son service premium.

Dans une note de blog, YouTube affirme avoir depuis mené des milliers de conversations avec les publicitaires afin de restaurer leur confiance. Reste à savoir comment YouTube va déterminer quel contenu est effectivement inapproprié ou non. En mars, la plateforme avait, à tort, bloqué « 12 millions de vidéos, dont des centaines de milliers de contenus mentionnant les identités LGBTQ+ » , comme le rappelle Numerama. La faute au mode restreint qui, lorsqu'il est activé par l’utilisateur, permet de ne plus voir les contenus jugés choquants.

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