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Airbnb s’engage contre le racisme

Le hashtag #AirbnbWhileBlack a écorné l’image de la plateforme. Victimes de racisme, certains utilisateurs n’avaient pas hésité à se mobiliser en ligne.

Se voir refuser un logement à cause de sa couleur de peau : c’est l’amère expérience dont ont souffert plusieurs utilisateurs d’Airbnb, qui se sont mobilisés derrière le hashtag #AirbnbWhileBlack. Après la création du réseau noirbnb, la plateforme semble enfin décidée à faire bouger les lignes.

L’entreprise a annoncé en fin de semaine dernière la mise en place d’une politique de non-discrimination. Les résultats d’une étude menée en interne confirment l’existence d’un racisme latent sur la plateforme. Pour y remédier, les équipes proposent une série de changements dans l’utilisation du réseau, mais aussi en interne.

 

Des changements qui n’incluent pas pour le moment de profils « anonymes » ou sans photo. Cette solution a pourtant été fortement suggérée par toutes les victimes et les activistes ayant pris position sur le sujet. Mais pour les équipes d’Airbnb, les photos de profil sont nécessaires à la vocation première du réseau : rendre l’expérience sociale, et instaurer une confiance entre un hôte et son invité avant leur rencontre. Toutefois, elles devraient être moins mises en avant lors du processus de réservation, au profit des notes et des commentaires.

Par ailleurs, Airbnb annonce la création d’une équipe dédiée 24h/24, à l’écoute des utilisateurs et chargée de leur trouver un logement en cas de conflit avec l’hôte. Dès 2017, si un hôte informe un invité que son logement n’est plus disponible à une certaine période, il ne pourra plus le proposer à ce moment-là : Airbnb bloquera automatiquement le calendrier, rendant d’autres réservations impossibles.

En interne, l’entreprise a eu du mal à promouvoir la diversité. Cet été, Brian Chesky, CEO, a admis que lui et les cofondateurs, « 3 mecs blancs », n’avaient jamais envisagé que leur startup puisse être vecteur de comportements racistes. « Nous avons peut-être mis un peu de temps à adresser ces problèmes de discrimination parce que nous manquons aussi de diversité en interne », a-t-il déclaré.

Une équipe dédiée de 12 personnes, composée d’ingénieurs, de data scientists, de chercheurs et de designers, est désormais chargée d’éradiquer les comportements discriminants de la plateforme. L’entreprise a également annoncé vouloir augmenter le nombre de personnes issues de « populations sous-représentées » parmi ses employés aux Etats-Unis. Un nombre qui devrait atteindre 11% d’ici la fin de 2017, contre 9,64% aujourd’hui. Enfin, tous les groupes de candidats pour des postes de management devront comporter des femmes et des personnes issues de minorités.

 

Une initiative que beaucoup jugent de façade, et tardive. Pour Forbes, il s’agit simplement de freiner le flot de plaintes essuyées par la marque, qui voudrait en profiter pour redorer son blason.

A voir si ces changements pourront effectivement venir à bout des discriminations…

Mélanie Roosen

Mélanie Roosen est rédactrice en chef web pour L'ADN. Ses sujets de prédilection ? L'innovation et l'engagement des entreprises, qu'il s'agisse de problématiques RH, RSE, de leurs missions, leur organisation, leur stratégie ou leur modèle économique.
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