
Alors que le confinement conduit au recul des modes de communications traditionnels, le social media s’envole avec 61% de progression. Un enjeu pour le secteur et pour les annonceurs en quête de visibilité dans une économie bouleversée.
Par Julien Casiro, Président de Braaxe
Dans le secteur de la communication existe une hiérarchie de valeurs entre les disciplines. Le spot TV ou le print figurent comme des reliques saintes. Les autres branches, souvent issues du digital, sont relayées comme des amulettes moins respectables. Malgré le succès de marques natives du social (Sezane, Le Slip Français, Made.com,...) et l’augmentation des campagnes créatives sociales primées, justifier sa légitimé auprès des annonceurs et du métier est un combat quotidien pour le social média, qui loin d’être annexe devrait être le point de départ de toute campagne réussie.
Le social media, unique forum disponible
Le confinement révèle la force de frappe de deux médias : la télévision d’abord qui bien que passant pour désuète, se révèle éminemment fédératrice et populaire, rassemblant plus de la moitié du peuple français, au même instant, pour une messe patriotique. Mais surtout, le social media qui avec une augmentation d’utilisation de 61% des réseaux sociaux, prouve à tous à quel point il nous est devenu nécessaire.
À défaut de nous retrouver en personne, les plateformes sociales offrent le seul lieu fédérateur du moment. Le social media permet de se retrouver pour s’informer, partager, débattre, créer.
Les acteurs déjà bien implantés en première ligne
Le terrain de jeu de la communication est reporté sur les plateformes sociales. Quel autre media peut se vanter de mettre le « public » dans la « cité », de manière aussi agile, rapide, stratégique et créative ?
Quel meilleur exemple que les chefs d’entreprise « Social-influent » qui ont su capitaliser sur leur communauté pour engager leur marque face à la crise. Un tweet de Maxime Saada suffit pour redonner ses lettres de « coolitude » à Canal+, un post Linkedin de Michel-Edouard Leclerc informe la presse d’une prime solidaire pour tous ses salariés, et tant d’autres.
Canal+ passe en clair pour tous sur toutes les box. Et pour nos abonnés, nous ouvrons l’accès à toutes nos chaînes Cinéma, Séries, Jeunesse et Documentaires. Prenez soin de vous pic.twitter.com/wyDJ7qaevA
— Maxime Saada (@maxsaada) March 16, 2020
Espace d’expression pour les marques engagées
La crise du Covid-19 accélère les mutations du monde en général et de notre secteur en particulier. À marche forcée, les marques s’ouvrent à une responsabilisation sociale, transformant leur raison d’être économique en raison d’être sociale, collective, porteuse de sens. Les entreprises s’impliquant dans la résistance nationale en participant à l’effort de guerre auront gagné des points précieux dans le cœur des Français.
Quel autre espace aurait pu offrir aux marques l’opportunité de communiquer aussi vite auprès des français sur leurs engagements ? Aucun. Petit Bateau annonce se lancer dans la fabrication de masques, LVMH dans la fabrication de gel hydro- alcoolique, Décathlon participe à détourner son masque de plongée, tout cela à travers un simple post Twitter, Linkedin ou Facebook.
Carrefour entre influence, engagement et création
Le social media démontre aussi sa capacité à engager et à influencer. Quel meilleur exemple que celui du Professeur Raoult, passant en quelques jours du statut de personnalité connue des initiés à celui d’un Panoramix Gaullien capable en quelques tweets de retourner l’opinion publique.
Et la création ? Quel autre média permet avec une telle facilité de créer sa grammaire, ses textes cyniques, ses mèmes, ses détournements, afin de décrocher le sourire et de fédérer les communautés d’internautes confrontées à la solitude. Sur TikTok, la narration créative est foisonnante. Le temps disponible et les outils social media sont deux silex à l’étincelle créatrice.
D’ailleurs, il suffit de consulter les chiffres : depuis l’entrée en confinement, l’engagement dans les media sociaux a augmenté de 61%, le nombre d’utilisateurs actifs de Twitter de 23%, le temps passé sur Facebook et Instagram de 70%, sans parler de la multiplication des live. Là ou trop d’annonceurs ont préféré restreindre leur communication, Burger King avec son « Whopper de la quarantaine » se promènent brillamment dans un boulevard de visibilité avec simplicité et efficacité.
Il est évidemment trop tôt pour tirer des conclusions sur l’impact de la crise du Covid-19, mais il semble que les marques qui placeront les deux sens du mot « social » au cœur de leur ADN en sortiront grandies. Il est du ressort des agences et des annonceurs d’accompagner ces mutations avec responsabilité et humilité.
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