
Voldemort, Predator, le Joker, Dark Vador… ils sont tous réunis pour détruire la planète une bonne fois pour toutes. Mais si la menace venait d’ailleurs ?
La parole aux équipes de 84.Paris :
Hervé Bienaimé – co-directeur de la création et co-directeur de l’agence
Arnaud Depaul (chargé des relations avec Greenpeace)
Nicolas Camillini (Directeur de stratégie)
Quel était le brief de départ ?
Au lieu de pointer du doigt, nous avons voulu créer quelque chose de connivent avec le public pour l’embarquer avec nous. Lorsque l’on explique que l’un des premiers vecteurs de pollution est la surconsommation de viande, c’est difficile à comprendre. Nous sommes volontairement passés à côté de l’explication chiffrée et barbante. L’idée était de se concentrer sur un seul message : « C’est un problème qui existe, il faut s’en occuper urgemment ».
En temps normal, Greenpeace y va beaucoup plus franco mais a décidé d’adopter un discours plus mesuré. Cela fait quelques années que nous travaillons avec eux et une relation de confiance s’est créée. Nous les avons amenés à se rendre compte que certains publics ne s’intéressent pas à la surexploitation animale et qu’il fallait être plus dans la rondeur pour attirer l’attention et sensibiliser au nouvel enjeu. Pour cela, nous avons choisi de détourner des codes pop culture comme pour les campagnes précédentes {Voir « Qui sera le prochain ? » et « Winter is not coming » }.
Quel a été votre cheminement créatif ? Pourquoi réunir tous les grands méchants de l’histoire du cinéma ?
Vous attendez-vous à des réticences de la part du public français ?
C’est d’ailleurs ce qui met le public dans une position plus agréable et qui nous permet de moins passer pour des « maîtres d’école ». Les vidéos prises en caméra cachée dans des abattoirs, c’est bon pour les réseaux sociaux, mais pour un film, ça ne peut que heurter, voire énerver les amateurs de viande !
La campagne s’insère dans un mouvement de fond sociétal. Mais si mieux manger et mieux connaître ce que l’on consomme sont des choses résolument actuelles, l’urgence de réduire notre consommation de viande peine encore à se démocratiser. Tout ça amène à la discussion, au débat et c’est excitant d’en faire partie, d’arriver au milieu de la mêlée avec un sujet dont on parle encore peu !
Participer à la conversation