
Le Bureau européen des unions de consommateurs a indiqué que sur 250 produits achetés en ligne, les 2/3 n’étaient pas conformes à la législation européenne en termes de sécurité.
Pendant un an, de janvier 2019 à janvier 2020, 6 des 45 associations de consommateurs constituant le BEUC ont testé 18 types de produits : chargeurs, poupées, détecteur de fumée… Les résultats ont conduit le BEUC a alerter sur la dangerosité des achats en ligne puisque 2/3 des produits n’étaient pas conformes à législation européenne en termes de sécurité.
Ces tests montrent « que les achats en ligne ne sont pas aussi sécurisés que dans le monde hors-ligne, a commenté Monique Goyens, la directrice générale du Beuc, dans le communiqué. La raison est simple : les marchés ne parviennent pas à empêcher l'apparition de produits dangereux sur leurs sites. […] Les groupes de consommateurs ont signalé à plusieurs reprises les produits dangereux, après quoi les marchés ont supprimé la liste. Mais cela ne peut pas devenir un modus operandi pour assurer la sécurité des consommateurs, car des produits similaires réapparaissent », a-t-elle ajouté.
La nécessité de réglementer les marchés en ligne
En août 2019, des journalistes du Wall Street Journal avaient quant à eux révélé qu’on pouvait estimer à 4000 le nombre de produits considérés comme dangereux ou non conformes sur la plateforme d'Amazon. Même si dans les faits Amazon n’est pas responsable à 100% des produits vendus sur sa plateforme, le site est en revanche responsable de la sélection des vendeurs. Le journal prenait pour exemple le décès d'un homme dans le Missouri suite à un accident de la route. L’analyse de son casque, acheté sur Amazon, s'était révélé non-conforme à la réglementation du ministère des transports des États-Unis. La cour de Philadelphie avait alors jugé que le géant de la distribution en ligne avait la «pleine capacité, à sa seule discrétion, de supprimer tous les produits dangereux de son site».
En décembre 2018, c'était la Direction générale de la concurrence (DGCCRF) qui avait rendu publique une enquête sur les produits de Noël vendus en ligne. 46 objets achetés sur des sites comme Amazon, Cdiscount, eBay, Fnac.com ou encore Aliexpress avaient été testés par la DGCCRF. 75% ont été reconnus comme « non conformes » et 39 % comme représentant un « danger ». Les entreprises de e-commerce avaient alors été contactées par l'organisme afin qu'elles retirent ces produits dangereux.
« Il est temps que l'Union européenne rende les marchés en ligne responsables des produits dangereux vendus sur leurs sites, et que les autorités les placent sous un examen approfondi », a souligné Monique Goyens, la directrice générale du Beuc. D'après elle, il s'agirait du « moyen le plus efficace » pour « empêcher les consommateurs d'être exposés à des produits dangereux ».
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