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Trans K, l’entreprise qui vous empêche de vieillir

Trans K affole les réseaux depuis juin… Derrière une alléchante promesse, la meilleure promo de l’été… On vous dit tout.

Au mois de juin, la création de la page Facebook de Trans K a intrigué de nombreux internautes. A coups de vidéos énigmatiques, l’entreprise se présente comme un « pionnier des biotechnologies », regroupant les « meilleurs experts en génétique, biologie, informatique et sciences du cerveau ». Le tout, au service de l’évolution humaine.

 

L’objectif : vaincre l’une de nos plus grandes faiblesses – la vieillesse. Sur le site de l’entreprise, les équipes décrivent dans quelle mesure leurs pratiques et techniques pourraient augmenter le potentiel de l’Homme, accroître son intelligence et améliorer son avenir.

En fouillant un peu, on se rend compte que ces mêmes équipes ont des profils sur LinkedIn, Twitter, et autres.

Alors qu’en est-il ? L’avenir de l’Homme est-il vraiment entre les mains de Trans K ? Sur Facebook, les réactions sont mitigées. Intrigués, tentés, horrifiés, sceptiques… Les internautes tentent de comprendre ce qui se cache derrière ces scientifiques hors du commun.

On a trouvé.

Derrière Trans K, un homme, qui n’est pas celui que l’on croit : si Stanislas Kursliev en est le président fictif, François-Régis de Guenyveau est bien réel. Et il est écrivain.

En août 2017, il a publié son premier roman, Un dissident. Entre anticipation et quête initiatique, le récit soulève les questions éthiques et philosophiques portées par le transhumanisme.

 

« Cela fait plusieurs années que je suis intéressé par le sujet », nous confie l’auteur. « Après avoir suivi une conférence de Laurent Alexandre, qui est selon moi le meilleur vulgarisateur du transhumanisme en France, je me suis rendu compte que le sujet était traité par les scientifiques et les philosophes mais qu’il y avait très peu de littérature sur le sujet, qui pourtant concerne tout le monde ». Son idée : réveiller les consciences. Le transhumanisme est en marche et va tout bouleverser. « C’est une révolution économique, sociale, humaine, anthropologique, philosophique ! Il faut que l’on puisse en parler, et susciter le débat et les réactions auprès du grand public ».

Vous l’aurez compris : Un dissident n’a pas forcément vocation à prendre parti, mais à être accessible au plus grand nombre. « Le lecteur doit être libre de ses choix, et se poser des questions ».

Fausse entreprise, vraies questions suscitées par l’activation

Soucieux de toucher le plus grand nombre, François-Régis de Guenyveau a eu l'idée, avec un ami et un frère (Raphaël Londinsky et Reynold de Guenyveau), de faire la promo de son roman sur Facebook. « Je trouvais intéressant d’annoncer aux gens que Trans K était une vraie entreprise ». Le site, les films : François-Régis crée tout lui-même avant de soumettre le projet à son éditeur, Albin-Michel. « Les équipes étaient très partantes : nous avons défini une cohérence pour l’ensemble, et défini la façon dont nous allions animer la communauté ».

Après un premier recrutement de fans, les partages se font naturellement et la base s’accroît, et les réactions ne se font pas attendre. « C’est vraiment ce que je souhaitais : nous avons reçu beaucoup d’e-mails de gens voulant se tenir au courant, ou de commentaires nous posant des questions – est-ce que c’est vrai ? Êtes-vous sûrs que c’est la bonne solution ? Le transhumanisme est-il est vraiment la voie à suivre ? ». Globalement, les avis sont plutôt tranchés : vous êtes totalement pour, ou totalement contre.

Certains ne sont pas dupes, et flairent le coup de com’. « Nous avons imaginé le dispositif dans le but de provoquer l’étonnement, sans faire trop sérieux ».

Banco.

Je milite vraiment pour ça : les gens ont soif de littérature, de philosophie, de réflexion. Mais l’industrie du livre n’a pas toujours su se mettre à la page de la technologie – alors que nous avons les moyens de nous adresser au plus grand nombre.

- François-Régis de Guenyveau

Créer une communauté de la dissidence

« L’objectif, c’est de continuer à faire vivre cet écosystème ». Tout dépendra des réactions de la communauté une fois le pot-aux-roses révélé… « S’ils veulent en savoir plus, on continuera. D’une manière ou d’une autre, on continuera, ne serait-ce que pour la promotion du livre ». Dans l’idéal, François-Régis de Guenyveau aimerait créer une « communauté de la dissidence », composée de gens qui se posent des questions sur ce sujet « extrêmement profond, qui concerne la nature humaine ».

Loin d’être radicalement opposé au transhumanisme, François-Régis est lui-même ce qu’il appelle un dissident. « Je suis fasciné par les progrès scientifiques, notamment en termes de soin, de guérison. C’est remarquable ce que l’on peut faire pour Alzheimer, Parkinson, les prothèses... ».

L’autre pendant, naturellement, est moins réjouissant. « Le flou autour de l’augmentation de l’homme apparaît de plus en plus évident. J’ai peur d’une sorte de démesure au sens de l’hybris, d’un Homme qui se pense tout-puissant. Ça ne va pas forcément dans le bon sens… » Car si les avancées du transhumanisme obéissent aux lois du marché, « ce sont les multinationales qui les financent ». Pour François-Régis de Guenyveau, c’est important que nous restions sur nos gardes : « nous pourrions voir apparaître, dans les prochaines années, des élites augmentées – physiquement ou intellectuellement – et une société de "diminués ».

La France est en retard…

… En termes de développement commercial et technique – « Nous avons 20 à 30 ans de retard sur la Silicon Valley » - mais aussi en ce qui concerne la régulation. « L’Etat est trop en retrait sur le sujet : il y a de nombreuses thématiques qui passent pour prioritaires sur le court terme. Ce sont donc les entreprises qui vont devoir prendre la parole, d’autant plus que les technologies, dans ce secteur, se développent très vite ». A tel point que le marché n’a pas de frontières : François-Régis de Guenyveau appuie sur l’importance d’une régulation centralisée, mondiale.

 

François-Régis de Guenyveau insiste : ce n’est ni un scientifique, ni un expert. C’est un romancier qui a su s’emparer d’un sujet de société, et le traiter au prisme d’un questionnement éthique et spirituel. Et en sortant des sentiers traditionnels de la promotion, il a su montrer que chacun peut – et doit – s’y intéresser…

Mélanie Roosen

Mélanie Roosen est rédactrice en chef web pour L'ADN. Ses sujets de prédilection ? L'innovation et l'engagement des entreprises, qu'il s'agisse de problématiques RH, RSE, de leurs missions, leur organisation, leur stratégie ou leur modèle économique.
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commentaires

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  1. Avatar Chloé Milot dit :

    Belle pub. Super sujet. Impatiente de le lire.

  2. Avatar Chloé Milot dit :

    Belle pub. Super sujet. Impatiente de le lire.

  3. Avatar Christophe Med dit :

    Assez nouveau comme campagne effectivement ! C'est bien que le milieu littéraire se laisse dépoussiérer par de jeunes recrues ça donne envie de lire

  4. Avatar Christophe Med dit :

    Assez nouveau comme campagne effectivement ! C'est bien que le milieu littéraire se laisse dépoussiérer par de jeunes recrues ça donne envie de lire

  5. Avatar Jean Vier dit :

    Le libéralisme n'a pas de frontière c'est pour ça que l'Etat est dépassé par ces sujets. La solution, c'est une régulation par un organisme international unique. Dictature ?

  6. Avatar Jean Vier dit :

    Le libéralisme n'a pas de frontière c'est pour ça que l'Etat est dépassé par ces sujets. La solution, c'est une régulation par un organisme international unique. Dictature ?

  7. Avatar Cédric085 dit :

    J'ai lu ce roman. Poignant !! Il soulève les bonnes questions à travers une intrigue très prenante. Pas étonnant que la com soit aussi réussie...

  8. Avatar Cédric085 dit :

    J'ai lu ce roman. Poignant !! Il soulève les bonnes questions à travers une intrigue très prenante. Pas étonnant que la com soit aussi réussie...

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