
Un nouveau morceau des Beatles vient d’être dévoilé… à ce détail près, qu’il a été créé par une intelligence artificielle. Elle s’appelle Flow Machines et elle a été créée par Sony.
Les machines peuvent-elles nous aider à devenir plus créatifs ? La question est au centre du projet Flow Machines, dirigé par François Pachet membre associé au laboratoire d’informatique de Paris 6 (CNRS/UPMC) et directeur du laboratoire Sony CSL Paris © SONY CSL. L’idée de base du projet est de lier la créativité à la notion de « style ».
« Le style est ce qui rend un auteur - peintre, écrivain ou compositeur - différent et reconnaissable. Inventer un style est un processus long, qui dure parfois une vie entière. En effet, lorsqu'on observe les parcours d'artistes qui sont arrivés à inventer un nouveau style, on se rend compte qu'ils ont commencé par manipuler le style des autres jusqu’à ce que quelque chose de nouveau et d'intéressant en émerge. », explique François Pachet sur le site de l’UMPC.
Flow Machines vient de dévoiler sa toute dernière création : Daddy’s Car, un morceau pop qu'on dirait créé par les Beatles. Une réalisation qui s’appuie sur tout un processus de machine learning nourri par une base de données de taille : celle-ci a pioche dans des milliers de partitions de tous les styles, ce qui permet à Flow Machines, après avoir répertorié et optimisé les différentes harmonies, techniques et combinaisons, d’en recréer d’autres.
Cette base de données nommée LSDB contient environ 13 000 partitions numériques de styles compositeurs différents (principalement du jazz et de la pop). Le compositeur humain (dans ce cas, Benoît Carré) a choisi un style (ici les Beatles) et a généré une partition avec l’IA système baptisée Flow Composer. Le compositeur a ensuite rajouté quelques accompagnements à l'aide d'un autre logiciel, appelé Rechord. Ne restait plus ensuite qu’à Benoît Carré à terminer la production et à intégrer les paroles qu’il avait écrites.
« Imaginons que vous vouliez écrire une chanson, c’est-à-dire, une mélodie avec une harmonie sous-jacente. Vous pourriez choisir des patterns ou des notes qui vous plaisent (ce qu’on appelle « contraintes » ), et demander au système de « remplir les vides » dans le style de votre compositeur préféré, de McCartney à Mozart en passant par Jobim ! La même idée s’applique à tous les arts dits « séquentiels », comme la prose et la poésie. Le résultat : une nouvelle génération d’applications pour produire du contenu, qui aident les utilisateurs à expérimenter de nouvelles idées et, finalement, à trouver leur propre style ! », précise François Pachet.
Flow Machines a également révélé un autre titre: The Ballad of Mr Shadow. Celui-ci s'inspire des chanteurs américains que sont Irving Berlin, Duke Ellington, George Gershwin et Cole Porter.
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