Numérique responsable : c'est dès (l'éco)-conception que ça se joue !

Numérique responsable : c'est dès (l'éco)-conception que ça se joue !

Avec Kaliop
© Kelly Sikkema

Les mers de plastique vous font pleurer mais vous adorez les sites avec plein de vidéos et de fonctionnalités gadget ? C'est que vous n'avez rien compris à l’impact écologique du numérique. Heureusement, un fléau contre lequel on peut encore lutter, à condition de se faire aider par des experts, tels que Kaliop, entreprise labellisée Numérique Responsable niveau 1. Explications.

Le poids grandissant du numérique dans les émissions carbones

Le secteur du numérique serait responsable d’environ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit plus que le secteur aérien civil, et cette contribution augmente de 9 % par an !

Pour une prise de conscience plus à notre échelle, on peut aussi se référer à une étude de l'ADEME, menée conjointement avec l'Arcep l'an dernier, et qui mesure l’empreinte environnementale du numérique en France. On y apprend ainsi que 10 % de la consommation électrique annuelle vient des services numériques. Ce qui représente, pour chaque Français le même impact environnemental qu’un trajet de 2 259 km parcourus en voiture !

L'éco-conception, c'est la solution

Au même titre que l’expérience utilisateur ou l’accessibilité, l'éco-conception est en train de devenir une facette centrale de la démarche qualité d’un produit numérique tout en rentrant dans une logique RSE. Lorsqu’une entreprise conçoit et développe des applications digitales, elle a la possibilité d’agir pour réduire l’impact environnemental de son produit. Mais quels leviers activer et quelles sont les bonnes pratiques à mettre en œuvre en matière de développement durable numérique ? Mathieu Duparcq, UX/UI Designer chez Kaliop et expert certifié en éco-conception, nous résume ces dernières.

« Pour entrer dans une démarche de sobriété numérique, il est indispensable de se recentrer sur l’unité fonctionnelle de son produit, c'est-à-dire ce dont ont vraiment besoin vos utilisateurs, et d’éliminer les fonctionnalités non-essentielles. Une approche mobile-first et un design sobre ont également leur utilité, ainsi que les choix de technologies et l’intégration de bonnes pratiques dans l’écriture du code. Et bien sûr il faut faire le choix d’un hébergement responsable, qui s’appuie au maximum sur de l’énergie verte. »

Parmi les erreurs courantes : l’intégration de widgets, l’overdose de vidéos et de photos, certes très belles mais très lourdes. Soit beaucoup de features chic mais gadgets et sans rapport direct avec l'offre de valeur.

« Honnêtement, il n'y a que des bénéfices à adopter ces bonnes pratiques. La sobriété dans le numérique permet à la fois de réduire son empreinte carbone, d'améliorer sa conversion car on se focalise sur les features attendues par le client, son référencement SEO car on améliore ses web performances et donc sa fréquentation. De plus, ce n'est pas difficile à mettre en place et peut même être un levier non négligeable dans la politique de communication de l'entreprise en interne et en externe car c’est une démarche porteuse de valeurs fortes. Enfin, c'est une pratique adoptable par tout le monde, qu'on soit une grande entreprise ou une PME. »

Dès lors, vous demandez-vous, pourquoi tout le monde ne le fait-il pas ? Mathieu Duparcq l'explique : « Le frein n'est pas technique, il est psychologique. L'entreprise a l'impression qu’elle va être bridée et a peur de se lancer dans une démarche qu’elle ne maîtrise pas encore. Quant au consommateur, il a été très mal habitué à avoir tout, tout le temps. Il faut vraiment faire de la pédagogie à tous niveaux pour démontrer les bénéfices d'une telle approche et qu'elle va être vertueuse et nécessaire, à la fois pour la planète et les entreprises. »

Comment accélérer dans le domaine de la sobriété numérique de son entreprise ?

Chaque démarche d’éco-conception doit être adaptée à l’entreprise. C'est pourquoi Kaliop s'appuie sur une première phase d'audit, qui met au jour la réalité du parcours utilisateur et propose des recommandations en fonction du diagnostic établi. On définit le périmètre fonctionnel par la valeur créée pour l’utilisateur, mais aussi une architecture technique conçue dans un objectif de sobriété et de performance, une stratégie de compatibilité matériel et logiciel rationalisée et on conseille sur les possibilités d’hébergement « vert ». Côté gestion de projet, il ne faut pas oublier d’établir un référentiel (comme le RGESN par exemple) et un référent éco-conception en charge de son suivi tout au long du projet et au-delà pour une optimisation en continu.

L'expert conclut ainsi sa mission : « Une fois la phase d'audit achevée, la phase opérationnelle est plutôt rapide et agile. Il faut toutefois veiller à ne pas négliger l'évangélisation, côté agence comme client, pour embarquer l’ensemble des parties prenantes sur le sujet. » La démarche peut ensuite être valorisée auprès du grand public, via un message explicatif clair comprenant son éco-score ou l’empreinte carbone en eCO2 de son site.

Comme souvent, il est hasardeux de compter uniquement sur les bonnes volontés dans le domaine de la RSE. Et, si pour l'heure on est encore dans une phase de sensibilisation, il ne serait pas étonnant qu'on en arrive bientôt à une réglementation plus précise, tant les enjeux sont énormes.

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