
Amazon sous le feu des critiques, ça n’a rien de neuf. Mais cette fois-ci, ce ne sont pas les conditions de travail déplorables qui sont en cause ! Des ONG accusent la plateforme de faciliter la propagation d'idéologies racistes et homophobes.
Dans un rapport partagé le 6 juillet 2018, deux associations – Partnership for Working Families et ACRE (Action Center on Race and the Economy) – qui œuvrent en faveur d’une meilleure inclusion en entreprise et dans la société ont épinglé Amazon.
Pour une fois, ce ne sont pas les conditions de travail de l’entreprise qui sont mises en cause, mais le fait que la plateforme favorise la diffusion de messages racistes ou homophobes. Le phénomène est associé à la montée en puissance de groupes haineux : ils n’hésitent pas à utiliser tous les supports disponibles sur Amazon pour propager leurs idées – e-books, cloud, e-commerce, musique…
Quand on sait que 55% des personnes qui achètent en ligne aux États-Unis débutent leur parcours d’achat sur Amazon, l’info a de quoi inquiéter. « Ces pratiques sont rendues possibles à cause de politiques de contrôle inappropriées et peu appliquées », peut-on lire dans le rapport.
L’entreprise indique s’accorder le droit de retirer des produits qui propageraient des idéologies violentes – pourtant, en cherchant un peu, les équipes ont facilement trouvé plusieurs produits associés à des symboles extrêmes : le drapeau confédéré, des signes nazis, ou encore Pepe the Frog, un meme associé à l'extrême-droite américaine. Même si les produits mentionnés sont le fait de revendeurs tiers, Amazon touche une commission.
La plupart des grands acteurs du web s’engagent à bannir les comportements haineux (et c’est parfois un vrai casse-tête). Mais Amazon semble préférer la réactivité à la proactivité…
Quelques jours après la publication du rapport, Amazon a supprimé plusieurs des produits identifiés (mais le New York Times rapporte que l’on peut toujours se procurer une épée ornée de symboles nazis, par exemple).
Le New York Times partage l'analyse de Danielle Citron, professeure à l’université du Maryland – et autrice du livre Hate Crimes in Cyberspace. Selon elle, certains pays font pression auprès des entreprises tech américaines pour empêcher la propagation de discours haineux – et Amazon aurait été moins surveillé que Twitter ou Facebook, du fait que l’entreprise ne soit ni un réseau social ni, a priori, une plateforme de création de contenus. Attention au retour de bâton...
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