Un robot en costume cravate

Comment humaniser l’information peut permettre aux entreprises d’être plus transparentes et donc plus responsables ?

© Morning Brew

Dans un monde où l’information se diffuse aussi vite qu’elle ne se produit, son origine devient de plus en plus compliquée à déterminer. Si aujourd’hui, l’informateur devient de plus en plus flou, le renouveau de l’information s’enclenche.

Trier, analyser, sourcer

Entre les réseaux sociaux et l’émergence de nouveaux formats (boom des podcasts, création des Reels, phénomène TikTok, etc.), on assiste depuis quelques années à une multiplication exponentielle des sources d’information

Ces messages sont repris et amplifiés à une vitesse extrême ne permettant plus de les maîtriser. Noyés sous ce flot d’informations, il devient presque impossible de les trier, de les analyser et encore moins de les sourcer.

Cette multiplication des canaux et formats influe par conséquent la manière de les consommer. “Gloire au snack content !” permettant d'indexer la consommation de l’information à un rythme de vie toujours plus rapide et volage. À titre d’exemple, en 2019, les Français scrollaient en moyenne 141 mètres sur leurs écrans (Etude OnePlus). La tendance est à "l'excès de vitesse mentale”. Bien que les contenus se veuillent toujours plus créatifs, la manière de les consommer reste malheureusement souvent trop superficielle. Qui n’a jamais partagé un article en ayant lu uniquement le titre ? Regardé seulement les quelques premières minutes d’une vidéo ? Pris pour argent comptant une information d’un post sans en vérifier la source ? Rares sont ceux qui savent toujours d’où viennent leurs informations. Être une marque qui prend la parole incombe la responsabilité de livrer un contenu fiable, sourçable et sourcé afin d'apparaître comme une entreprise transparente et de faciliter la tâche pour la cible.

Faire face à la méfiance en se renouvelant

Face à ces enjeux, les médias et réseaux sociaux ont développé des méthodes de fact checking afin de pallier les fake news. De plus en plus développés, à base d’IA ou encore de partenaires médias, ces outils préviennent la personne qui est en train de lire l'information que cette dernière n’est pas fiable. Par exemple, chez Facebook, si un contenu est considéré comme une infox, sa portée dans l'algorithme du réseau social sera diminuée. Mais l’internaute a également une part dans ce processus, s’il voit une nouvelle qui lui paraît douteuse, infondée, il peut la dénoncer comme potentielle fake news. Ce processus remet la pensée critique de chacun au centre. 

Mais plus loin encore qu’une remise au centre de la pensée critique et qu’une remise en cause des informations, on assiste à une réelle horizontalisation de la parole. La méfiance et la défiance de chacun envers l’information donnée a poussé les internautes à interpeller les journalistes, et au-delà, à prendre la parole d’eux-mêmes. Cette tendance a été marquée par le mouvement “Balance ton…”, qui a été un réel signal de libération de parole, certes, mais également de l’influence et de l’impact de la voix de chacun face à l’histoire qu’il raconte. De ce mouvement, découle aujourd’hui un regain d'intérêt pour un format pourtant historique : le témoignage. Anonyme comme pour ces comptes de dénonciation (Balance ton Agency, Balance ton Stage, etc.…), ou bien au contraire face caméra, aujourd’hui le témoignage est devenu central. On le voit dans de nombreux médias comme Konbini, Brut, MAD. Faire témoigner des personnes ayant vécu des choses sur lesquelles il faut libérer une parole est une vraie tendance. Les marques elles-mêmes font parler leur fondateur sur le pourquoi du comment, les engagements, les visions. Chacun prend donc un rôle d’informateur en prenant la parole, mais également d’information, en se livrant sur son propre vécu.

Prendre le contre pied d’une information très top down

Horizontaliser la prise de parole, c’est aussi prendre le contrepied d’une information très top down, difficilement sourçable. C’est parce que la méfiance est arrivée à son apogée qu'aujourd'hui une réelle envie d’humaniser l’information ressort ; c’est la dévoiler de manière brute et pure. C’est ce qui s’apparente encore le plus à la transparence. À l’ère des fake news, des bulles filtres, des contenus consommés trop rapidement, trop en surface, un peu de transparence et d'honnêteté revient à un vrai bol d’air frais. C’est pourquoi l’humanisation de la parole permet de se placer comme une marque plus transparente et donc plus responsable

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