
Interne ou externe, corpo ou conso, tout magazine naît de la tenue et de l’implication d’un comité de rédaction. Il est l’élément fondamental qui conditionne la pertinence éditoriale et sa bonne mise en œuvre. Mais qui doit le composer ? Comment l’organiser ? Que doit-il produire ? Mode d’emploi.
Clef de voûte de toute publication, le comité de rédaction joue un triple rôle. Il incite, anime et décide. Il se réunit en amont de chaque numéro, selon un planning épousant la périodicité du support. Sa routine est généralement la suivante : établir un bilan du numéro précédent, passer en revue les sujets, les sélectionner, les affecter au rubriquage, définir leurs angles, leurs modes de traitement et leurs illustrations, acter le sommaire et le planning général.
Soyez pragmatique au moment de sa composition
Lors de la composition du comité de rédaction, on pense bien sûr au rédac’ chef et aux rédacteurs, qui sont les principaux artisans du magazine. Mais on oublie souvent le photographe et le graphiste, dont les propositions en live de mise en scène graphique et iconographique peuvent faire gagner du temps par la suite.
Côté direction, la présence d’un directeur de cabinet reste incontournable pour le volet politique. En revanche, celle des top managers pour le volet stratégique et opérationnel s’avère plus contestable. Plutôt que des directeurs de service un peu trop éloignés du terrain, sollicitez la participation de correspondants moins gradés. Mais néanmoins fiables et motivés, créatifs dans l’âme, bien renseignés et, évidemment, adoubés par leur direction. Enfin, il peut être utile de prévoir à chaque réunion la venue d’un invité spécial, porteur d’une actualité dont on sait qu’elle occupera une place de choix dans le numéro à venir.
Osez vous faire bousculer
Si la rédaction du magazine est confiée à une agence, la participation du journaliste en chef au comité de rédaction est indispensable. Son sens de l’info et son expertise journalistique s’avéreront utiles à la définition des angles. Son indépendance et son recul seront par ailleurs précieux pour garder le cap de la ligne éditoriale du magazine. Cette expertise aidera à désamorcer les problèmes liés à la clarté et à la pertinence des sujets. Donc s’il vous bouscule un peu, n’en prenez pas ombrage : c’est pour la bonne cause.
Un comité itinérant : une drôle d’idée ?
Si votre organisation est très développée, éclatée géographiquement et que votre magazine a vocation à créer du lien entre collaborateurs, il peut être intéressant de mettre en place un comité de rédaction itinérant. Composé d’un noyau dur et de contributeurs délocalisés, le comité de rédaction peut alors devenir un véritable levier d’animation terrain par lieu, branche, produit… Idem si le concept éditorial de votre magazine est thématique, géographique, sectorisé…
Sourcez l’information partout où elle se cache
Le comité de rédaction ne doit pas être confondu avec le dispositif de sourcing. Lorsqu’il se réunit, il dispose déjà d’une liste de sujets. Préalablement recueillis auprès de correspondants bien identifiés et assortis au besoin de commentaires explicatifs. Les réunions les plus performantes sont même celles où les sujets ont déjà été discutés. Précisés entre le rédacteur en chef et ses sources, puis triés. De sorte que seuls ceux qui ont vraiment leur place au sein du numéro soient présentés. Cela suppose que le rédac’ chef ait bien anticipé la démarche et su faire remonter l’information de toutes les strates de l’organisation. Il faut qu'il dispose d’une connaissance suffisamment fine de sa structure et de ses enjeux pour pouvoir procéder à un premier écrémage.
Un comité de rédaction, ça s’anime…
Comme évoqué plus haut, la réunion de rédaction est idéalement copilotée, d’une part, par le rédacteur en chef, qui propose les sujets et les explique. D’autre part, par le journaliste référent de l’agence-conseil, qui pose des questions et aide aux arbitrages. Il est parfaitement normal, sain même, que les membres d’un comité de rédaction ne soient pas toujours d’accord et débattent des sujets, de leur affectation, de leur angle et de leur traitement. Le comité de rédaction est un espace d’expression et de délibération. Chacun peut être force de proposition, tant que l’intérêt du magazine et du lecteur reste au cœur des préoccupations.
… et surtout : ça décide
Une réunion de rédaction dure entre 2 et 4 heures. Pas question de mobiliser le temps et l’énergie d’une équipe pour élaborer un chemin de fer qui, deux jours plus tard, sera débouté par la direction. Un comité de rédaction digne de ce nom n’est pas un collectif qui refait le monde, mais bien un groupe de personnes compétentes et habilitées à arbitrer ce qui sera publié. Au sortir de la réunion, 95% des sujets, angles et affectations par rubrique doivent être actés.
Enfin, inscrivez le tout dans le marbre
Une réunion de rédaction donne lieu à un livrable : la feuille de route, ou sommaire détaillé, ou compte-rendu. Quelle que soit sa forme, il doit être facilement « appropriable » par l’équipe en charge de la production de contenus, et faire figurer les tâches de chacun : sujet, angle, contact, format éditorial, calibrage. Il doit aussi pouvoir servir de guide au photographe ou à l’iconographe, qui saura comment orienter ses recherches et caractériser les productions photo à engager. Enfin, il peut aussi servir de sommaire de validation pour les hautes instances décisionnelles. Une validation de principe, bien sûr, car rappelons-le : le comité de rédaction possède, par la qualité de ses membres, toute compétence et légitimité à décider.
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