
Le digital est un outil essentiel mais il ne remplacera jamais l'humain. Après deux mois de confinement, les échanges quotidiens entre des candidats, des dirigeants, des DRH, des managers... ont fait émerger un point central : le besoin de contact humain.
Quand le digital révèle ses limites face à la force de l’humain
La crise nous a démontré l’importance du digital, il a sauvé la période. En deux mois, nous sommes collectivement passés à l'ère de la e-life, du e-travail, du e-shopping, du e-sport, du e-culturel… et par voie de conséquence au e-recrutement.
C’est la course à la transformation digitale pour toutes les entreprises, de la grande entreprise aux petits commerces avec le drive, tous y ont été obligé.
Bien que cette mutation ait démarré avant la crise, elle s’est énormément accélérée pendant la crise et touche maintenant tous les secteurs d'activité et toutes les entreprises quel que soit leur taille.
Pourtant, après deux mois de confinement, à échanger au quotidien avec des candidats, des dirigeants, des DRH, des managers, il y a un point central qui émerge : le besoin de contact humain.
Le digital reste un outil essentiel mais il ne remplacera jamais l'humain. Même si tous les entretiens se sont fait à distance, du côté candidats comme du côté clients, il en ressort à chaque fois une seule question : Quand pouvons-nous nous rencontrer avant de prendre une décision ? Pourquoi, malgré leur indéniable utilité, les outils de communication numériques ne suffisent pas et nous montrent leurs lacunes ?
Parce que rien ne remplace le contact visuel direct. Il nous fournit une somme d'informations non verbales à travers le regard, l'occupation de l'espace, le langage corporel, les rictus du visage que seule une dimension en 3D nous permet d'appréhender. Or, pour l'instant nos écrans sont plats et gomment une bonne partie des reliefs et des nuances qui apportent toute leur saveur à une rencontre. Suis-je aussi concentré sur la compréhension de l'individu que j'ai en face de moi via un écran ? Non. Suis-je capable de déceler les détails, les micro-expressions ? Non. Suis-je tributaire de la qualité de l'image, des décalages, des expressions qui se figent ? Oui. La communication humaine est multi-dimensionnelle, dynamique et complexe.
Enlevez toutes ces dimensions informelles voire chimiques et vous aurez une impression d'inachevé. "Que vous soyez celui qui recrute ou celui qui vous rejoindra vous êtes encore moins sûr que d'habitude de faire le bon choix". Depuis quelques jours, le déconfinement s'organise et nous en récoltons les premiers retours. Il n'y a pour l'instant qu'une illusion du retour au travail. Certes, il est désormais possible sauf qu'il ne correspond en rien à ce que l'on a toujours connu. Ceux qui viennent tout juste de reprendre le chemin de leur bureau sont frustrés non pas parce qu'ils ont peur mais simplement parce qu'ils ne peuvent pas retrouver les contacts humains qui ont tant fait défaut. " Si je dois être seul dans mon bureau ou assister à une réunion en mi-présentiel et en mi-vidéo avec un masque, si je ne peux pas partager un café avec mes collègues, autant que je reste chez moi ". L'entreprise est fondée sur le lien social. Ce sont nos rituels collectifs qui créent le sentiment d'appartenance à une communauté d'esprit dans laquelle chaque être humain contribue par sa singularité et son unicité. Et à la fin reste toujours l'humain ! C'est le coeur et le sens de notre métier de recruteur.
L’émergence de nouvelles compétences humaines et comportementales dans les recrutements
La crise aura aussi permis de révéler les individus. Pour certains le confinement est une révélation pour d’autres c’est une catastrophe psychologique. La question centrale est celle du rapport au temps : temps contraint ou temps apaisé. Là où certains ont positivement transformé la marge de temps gagnée dans les transports ou en réunions interminables en une nouvelle façon de travailler et de gérer leur temps synonyme de mieux-être et d'équilibre retrouvés; d'autres ont littéralement souffert. Repli sur soi-même, isolement, adversité dans la mise en place du télé-travail dans les entreprises qui n'étaient pas prêtes, suractivité à la maison à cause de l'école à distance. Autant d'éléments perturbateurs qui ajoutent aux collaborateurs de la pression, de l'angoisse voire de la dépression. Il s'en suit inévitablement une baisse de la motivation et de l'engagement.
Certains DRH nous ont confié leur difficulté à maintenir une dynamique auprès des collaborateurs. Bien que ces derniers soient reconnus pour bien faire leur travail, dans ce contexte c’est plus compliqué. Pendant tout le confinement, les managers ont du mobiliser beaucoup d'énergie pour maintenir une cohérence d’équipe, "certains de nos managers se sont transformés en de véritables «psychologues» du quotidien. C'est la raison pour laquelle, les entreprises semblent vouloir intégrer de nouveaux critères en termes de soft skills.
Dans l'avant COVID, on nous demandait des collaborateurs avec une état d'esprit tourné vers le collectif et le collaboratif (décloisonnement des bureaux, partage des espaces de travail, capacité à travailler en groupe) dans l'après COVID, on nous demande déjà des collaborateurs avec ces mêmes critères mais les directions des ressources-humaines insistent sur une nouvelle donnée : " Et si on devait faire face à une autre crise, il est important de mesurer la capacité de rebond et l'aptitude du candidat à interagir à distance ».
Le candidat idéal devra performer en toutes circonstances aussi bien dans l'entreprise que chez lui. Les recruteurs vont devoir évaluer le niveau de résilience des collaborateurs.
Ces nouvelles attentes en matière de recrutement ne sont pas à sens unique. Elles s'accompagnent de nouvelles obligations pour les entreprises et de nouvelles exigences de la part des candidats. Nous voyons déjà poindre dans l'esprit des candidats de nouveaux critères dans le choix de leur futur employeur.
Cherche Susan Désespérément, chasseur de têtes pour les métiers du Digital, du Marketing et de la Communication, a tout au long du confinement suivi ses clients et ses candidats de près. Autant d'échanges qui permettent de faire un état des lieux pragmatique des tendances qui se dégagent tant du point de vue des candidats que du point de vue des entreprises.
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