Des meules dans un champ

Transition alimentaire : comment les entreprises peuvent-elles jouer un rôle central ?

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L’évolution technologique a entraîné, de la part des consommateurs, une demande de transparence d’une chaîne alimentaire devenue opaque, associée à une volonté de bien-être personnel et environnemental. Mais comment initier cette transition de manière globale ?

Modifier le fonctionnement de l’ensemble des acteurs du système alimentaire

Une transition alimentaire est une modification fondamentale touchant l’ensemble des acteurs du système alimentaire. Nous avons déjà débuté notre 5e transition alimentaire. La première a eu lieu à l’apparition du feu, qui modifia complètement la façon de préparer les repas. La seconde, à la domestication de plusieurs espèces végétales et animales. La troisième, à la division du travail entre agriculteurs, transformateurs, et commerçants alimentaires. Une séparation inhérente à l’évolution des grandes cités. La quatrième est née de l’industrialisation de la chaîne alimentaire. 

Et enfin, la cinquième - déjà entamée- est liée à l’évolution technologique ayant entraîné, de la part des consommateurs, une demande de transparence d’une chaîne alimentaire devenue opaque, associée à une volonté de bien-être global, tant personnel qu’environnemental. Évidemment, tout comme les révolutions industrielles, les transitions alimentaires se rapprochent et s’accélèrent. 

Initier une transition énergétique, agricole, industrielle et démographique dans un même temps

Le système alimentaire est le système économique le plus complexe qui existe au monde, car c’est le seul où il faut, dans l’idéal, nourrir à date 7,7 milliards de personnes trois fois par jour, sur l’ensemble de la planète. Et ce, sans compter l’évolution démographique à venir. Nourrir les femmes et les hommes, c’est être au cœur de la vie. Mais cette vie, pour être conservée, continuer à exister pour tous, doit impérativement prendre soin des autres vies sans lesquelles elle ne peut perdurer. Pour être plus précis, la Transition Alimentaire ne peut se faire sans la transition énergétique, la transition agricole, la transition industrielle et évidemment, la transition démographique. Ainsi alors, arriverons-nous peut-être à un meilleur équilibre dont l’Organisation des Nations Unis pour l’Alimentation et l’Agriculture a fait son programme : Une Seule Santé. Celle de l’humain, de l’animal et de la planète.

Prendre conscience de l’impact de la production alimentaire actuelle sur l’environnement

En premier lieu, elle est une réelle prise de conscience de l’impact qu’a eu jusqu’à ce jour notre production alimentaire, tant sur le plan de l’agriculture, que sur celui du gaspillage, deux impacts de production majeures de CO2.

Prendre conscience des risques, c’est imaginer les possibles d’aujourd’hui et de demain, mais surtout, c’est fondamentalement remettre du lien dans tout ce que nous avons séparé pour produire plus et plus vite. C’est aussi cesser d’opposer villes et campagnes, vivant et minerai, agriculture et paysan, territoire et mondialisation, fondamental et superflu, animal et végétal, agriculture écologiquement intensive et agroécologie, agriculture et agriculture urbaine, énergie renouvelable et mix énergétique, fast et slow, emballage et vrac, numérique et manuel, fait maison et restaurant, ghost ou dark kitchen et cuisine professionnelle, physique et digital…

Chacun, du plus petit au plus grand, s’il sait préserver l’essentiel, a un rôle à jouer

Remettre du lien, de la compréhension, c’est redonner de la valeur, et cette valeur perçue, le consommateur est prêt à la payer. C’est cela, le nouveau défi qualitatif.

Placer le consommateur au centre du changement

Lorsque l’on voit Xavier Niel ouvrir une école d’agriculture, Bill Gates devenir le plus grand propriétaire terrien privé des États-Unis, on peut se dire que l’enjeu est quotidien et prenant. Quand les agendas ministériels se meublent de réunions autour de l’agriculture et de l’alimentation, même si l’on peut regretter que le lien avec le Ministère de la Transition Écologique ne soit pas déjà fait sur tous ces sujets, c’est que le consommateur a déjà agi. Oui, le consommateur, même encore empli de paradoxes entre son cœur et sa raison, entre le positionnement social et ce qui le porte profondément, dicte sa propre loi depuis plusieurs années, tant au restaurateur, qu’au distributeur, qu’à l’agrégateur qui lui livre ses repas.

Évidemment, il n’est pas simple de tout comprendre, de tout intégrer et de réaliser que chaque décision a un impact beaucoup plus important que la limite de son simple achat, ou que le choix d’un système de production en France agit sur un enfant malnutri au bout du monde… mais les consommateurs, de plus en plus sensibilisés, et espérons-le, de mieux en mieux informés, sont de plus en plus acteurs. Le développement de technologies, telle que la blockchain, permettent également de donner de la valeur à ces chaînes d’informations qu’il s’approprie au travers d’applications dont il use dans son quotidien.

La récente naissance des éco scores permettent un affichage environnemental nécessaire, mais complexifient la démarche de compréhension et les choix du consommateur.

Un produit alimentaire avec une seule et même grille de lecture

Bientôt, un produit alimentaire devra ne comporter qu’une seule grille de lecture. Elle intègrera tant la personnalisation du produit (est-il bon nutritionnellement, bon pour ma santé, correspond-il à mon microbiote, voire à mon ADN ?), le respect du bien-être animal (je ne puis ingérer de la protéine d’un animal qui a souffert), ainsi qu’un score carbone… négatif peut-être (l’aliment que j’ingère n’a-t-il pas abimé ma planète ? a-t-il un impact carbone négatif ?)… et tout cela, avec une population en croissance. L’enjeu n’est pas à minimiser.

Spécialiste de l’alimentation et de son environnement, L’INNOVORE® décrypte les évolutions et innovations produits dédiés à la restauration et la distribution sous toute leurs formes. Pour plus d'infos cliquez-ici

Son dernier EBook sur la 5e Transition Alimentaire vient de paraître.

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