
La deuxième édition du baromètre VEDECOM & MACIF sur l’acceptabilité du véhicule autonome par les Français révèle qu’ils sont 73 % à avoir une attitude positive vis-à-vis de ce mode de déplacement, en progression de 3 points par rapport à 2020 (équivalent à environ 2 millions de personnes).
En 2020, les Français avaient une perception positive du véhicule automatisé, à condition que celui-ci soit introduit dans un contexte de préservation de l’environnement et d’amélioration de la mobilité inclusive. Avec le développement des expérimentations de mobilité autonome sur le territoire, la perception des Français a-t-elle évoluée en 2021 ? Se projettent-ils dans un usage courant, partout et pour tous ? Qu’en attendent-ils finalement ?
Plus de 50 % des Français prêts à le tester
Les répondants sont 18 % à avoir déjà vu un véhicule automatisé soit 6 % de plus qu’en 2020. De plus en plus nombreux à vouloir le tester, ils sont 5 % à avoir eu l’occasion d’en utiliser un cette année (soit 2 points de plus qu’en 2020).
Plus d’un français sur deux (53,50 %) affirme avoir l’intention de tester la mobilité autonome dans les années à venir (+ 11 pts) ; ils sont plus de 6 sur 10 à l’affirmer lorsqu’ils ont déjà vu un véhicule automatisé (+ 15 pts) et même plus de 7 sur 10 lorsqu’ils en ont déjà utilisé un (+ 10 pts). De manière générale, près de 4 Français sur 10 (39 %) projettent d’utiliser régulièrement un véhicule autonome (+ 6 pts).
La navette autonome : un moyen de redynamiser les territoires reculés
Très attendue dans les territoires et notamment les zones rurales pour rendre des services au quotidien, le véhicule autonome permettra de rendre la mobilité accessible à tous. Une nouvelle manière de se déplacer ? Oui pour 67 % des Français qui estiment que le véhicule autonome partagé permettra aux habitants des zones rurales de ne plus être dépendants de la voiture individuelle.
La mobilité automatisée répondrait à une préoccupation qu’ont les Français pour les populations les plus fragiles. Elle sera utile en zone rurale pour les personnes âgées (pour 81 % des interrogées), puis 78 % pour les personnes qui n’ont pas le permis, 74 % pour celles qui n’ont pas de voiture ou encore les personnes à mobilité réduite (64 %). Un Français sur deux serait également favorable au transport par navettes autonomes d’enfants et d’adolescents en zone rurale.
Aller à la rencontre de ceux qui en auront le plus l’utilité
Bien qu’encore faible, la visibilité du véhicule autonome augmente sur tout le territoire, y compris chez les ruraux : 12 % des habitants des zones rurales ont déjà vu un véhicule automatisé, un chiffre en hausse de 4 points par rapport à 2020, mais seulement 2 % en ont utilisé un (+ 1 point) contre 7 % des urbains (+ 2 points).
La visibilité du véhicule automatisé est plus élevée et augmente plus vite chez les jeunes, les citadins et les cadres : 24 % des 18-24 ans ont vu un véhicule automatisé (+ 6 points), 23 % des urbains (+ 7 points) et 22 % des cadres (+ 4 points).
Le véhicule autonome, perçu comme plus écologique pour 63% des répondants
L’autonomie des véhicules demeure associée aux énergies vertes car perçue comme plus écologique que le véhicule non autonome par près de 63 % des répondants (+ 3 pts) ; 77 % (+ 7 pts) d’entre eux pensent même que le respect des normes écologiques sera obligatoire.
6 Français sur 10 se déclarent plus en sécurité dans un véhicule autonome
La question de la confiance et de la sécurité est le second élément qui incite les Français à utiliser un véhicule autonome. D’ailleurs, comme l’année dernière, près de 6 Français sur 10 (57,80 %) déclarent se sentir en sécurité dans un véhicule automatisé et plus de 5 sur 10 (54 % ; + 2 pts) estiment que ce véhicule est fiable.
La mobilité autonome, symbole de liberté
Interrogés cette année sur les principaux éléments qui les inciteraient à utiliser un véhicule autonome, les Français évoquent en premier les possibilités de bien-être et de liberté qu’il apporte (41 % des réponses). L’autonomie est associée au confort et à la sérénité, via les activités à bord qu’elle rend possible.
Toutefois, lorsque les Français ont le choix entre différents types de véhicules automatisés, ils préfèrent celui qui nécessite de pouvoir reprendre la main (niveau 3) afin, pour 55 % d’entre eux, de garder la maîtrise et le contrôle de la voiture.
L’essayer serait donc l’adopter
Cette deuxième enquête montre clairement le lien direct et positif entre expérimentation et acceptabilité du véhicule autonome : il est temps maintenant de passer au déploiement et à l’observation de véritables pilotes de services opérationnels. La côte de popularité du véhicule autonome s’améliore lentement mais sûrement, avec une forte attente pour des services partagés et électriques tels que les navettes, perçues comme plus écologiques et inclusives que le véhicule individuel.
Eric Lebeau, Directeur Général de l’Institut VEDECOM
L’attente majeure se situe dans les zones rurales où la mobilité autonome prend tout son sens. « Reste à structurer une filière qui puisse répondre aux besoins des territoires, à la fois sur les volets études d’opportunité, de fourniture de véhicules, de services et d'infrastructures adaptées », conclut Eric Lebeau.
Participer à la conversation