Un avion sur un parvis d'atterrissage

Nouveau défi pour Total, le biokérosène approvisionnera bientôt les avions français

© Iwan Shimko

Mélange d’hydrocarbures issus d’huiles de cuisson usagées et de graisses animales, Total prévoit de livrer les aéroports francais en carburant renouvelable d’ici la fin du mois de mai 2021. 

Le premier fournisseur de carburant aéronautique a débuté sa production de biocarburant, aussi appelé SAF (Sustainable Aviation Fuel) sur les sites de La Mède (Bouches du Rhône) et d’Oudalle (Seine-Maritime). 

La France impose 1% de biocarburant à partir de janvier 2022

Selon la Direction générale de l’Aviation Civile, en France, les émissions de CO2 de l’aviation commerciale sont estimées à 23,4 millions de tonnes pour 2019. L’utilisation de biocarburant représentait alors 0,1% des 360 milliards de litres de carburant utilisés. 

Dans le continuum du projet de transition écologique, la France impose, à partir du 1er janvier 2022, que le taux de biocarburant augmente à 1% du total utilisé. Dans une ambition croissante, seront demandés 2% pour 2025 et 5% pour 2030. Les réglementations européennes, en cours de validation, prévoient les mêmes quantités pour les deux dernières années. 

Atteindre 100% de biocarburants avant 10 ans

Dans son communiqué de presse, Total a pour ambition de réduire de 50% ses émissions de CO2 comparées à celles de 2005. Le SAF devrait alors représenter 25% de cette réussite, en attendant l’achat de nouveaux avions hybrides, ce qui n’est pas envisagé avant 2035. 

En France, les transports aériens nécessitent annuellement 7 millions de tonnes avec 5 millions pour les aéroports parisiens. Pour 1% il faudrait alors produire 70.000 tonnes de biocarburant par an. 

L’entreprise affirme que l’ensemble de ces carburants renouvelables sont issus de déchets et de résidus collectés au sein de cantines, de restaurants, d’abattoirs ou encore de super marchés. 

Actuellement, les industries aéronautiques ont encore la possibilité de mélanger 50% de biocarburant au kérosène d’origine fossile. Le projet est ici d’atteindre les 100% avant 10 ans.  

Un coût encore trop élevé  

Des réserves financières subsistent. En effet, le biokérosène est trois fois plus cher que le kérosène d’origine fossile.  

« Sur la base des prix actuels du pétrole et des biocarburants, l’incorporation de 2 % de carburant durable en 2025 représenterait un surcoût annuel global entre 240 et 280 millions d’euros », souligne-t-on chez Air France citée sur le site des Echos.

Les défenseurs de l’environnement relèvent également une possible pénurie de matières premières. En France, la collecte de graisses animales et d’huiles usagées est de 300.000 tonnes par an. Total prévoyant une production de 170.000 tonnes de SAF, tout en sachant que sa transformation engendre une perdition d’environ 20%, les limites seront en effet rapidement atteintes. 

Total affirme que le projet est réalisable « nous serons pret à répondre à la demande à la hauteur des obligations prévues dans la réglementation ». Francois Loos, directeur biocarburant du groupe ouvre la porte vers d’autre sources de matières premières comme l’importation.

commentaires

Participer à la conversation

Laisser un commentaire