
Tous les ans, le PDG du plus puissant gestionnaire d’actifs du monde publie une lettre ouverte très attendue. Cette année, Larry Fink exhorte les entreprises, dont il est l’actionnaire, d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et d’être moteurs de la justice sociale.
Depuis 2008, le PDG de BlackRock adresse chaque année une lettre aux entreprises dont il est actionnaire et depuis près de deux ans, il les appelle à lutter plus activement contre le changement climatique. Sur fond de crise économique versus pandémie mondiale, la lettre de 2021 était plutôt attendue, notamment venant d’une entreprise qui gère près de 8 600 milliards de dollars d’actifs, soit plus que la capitalisation de l’ensemble des entreprises cotées dans l’Union européenne.
As more and more companies, investors and governments focus on the goal of a #netzero economy, a fundamental transformation is underway. Learn more: https://t.co/JwogqqQbKE pic.twitter.com/vTEzY7sedw
— BlackRock (@blackrock) January 26, 2021
Des engagements de plus en plus concrets
« Je pense que la pandémie a provoqué une telle crise existentielle, un tel rappel tangible de notre fragilité, qu'elle nous a également contraints à relever plus vigoureusement le défi mondial que constitue le changement climatique et à réfléchir à la façon dont, à l'instar de la pandémie, il risque de bouleverser nos vies », écrit Larry Fink aux fonds d’investissement ou de retraite qui lui confient leurs économies. Dans la réalité, il est un investisseur bien trop passif, comme le lui reprochent les innombrables associations qui le suivent à la trace. Elles lui reprochent également d’être encore l’actionnaire de trop nombreux producteurs de charbon ou de pétrole, même s’il précise sortir des sociétés dont le charbon compte pour 25% de leur chiffre d’affaires. Par ailleurs, ses fonds spécialisés ne représentent que 2% du total des encours.
Plusieurs plans d’action
« Nous savons que le risque climatique est un risque d’investissement. Mais nous pensons également que la transition climatique fait naître une opportunité d’investissement historique », explique-t-il. Aussi, BlackRock demande aux entreprises dans lesquelles il investit (40% des entreprises américaines, 5 % du CAC40…) de « publier un plan indiquant comment leur modèle économique sera compatible avec une économie neutre en carbone ».
La société de gestion américaine s'engage sur la voie de la neutralité carbone d'ici 2050 sur ses activités et ses investissements, mais aussi sur les questions de justice sociale. « La pandémie a accéléré l’évolution de certaines tendances plus profondes, comme les inégalités systémiques », constate Larry Fink. « Les questions de justice raciale, d’inégalité économique ou d’engagement auprès des collectivités sont souvent classées dans la catégorie S de l’acronyme ESG (Environnement, Social, Gouvernance, ndlr). Mais il est inopportun de dresser des frontières aussi nettes entre ces catégories. Par exemple, le changement climatique produit déjà des effets disproportionnés sur les populations à faible revenu », reprend le dirigeant.
Participer à la conversation