Des algues

Eranova souhaite produire du plastique à base d'algues vertes

© Laker

L'entreprise innovante Eranova construit un démonstrateur industriel à Port-Saint-Louis-du-Rhône afin de fabriquer un plastique biodégradable à partir d'algues vertes, avec l'ambition de produire plus de 20.000 tonnes par an à l'horizon 2022.

Répondre à une double problématique

L'entreprise Eranova propose une solution innovante et brevetée permettant de traiter deux problématiques nécessitant une gestion coûteuse et complexe. D'une part, la mauvaise gestion des plastiques, présentant un réel danger pour notre environnement avec 396 millions de tonnes de déchets plastiques produits par an. D'autre part, la pollution engendrée par les algues vertes, nocives pour l'homme et l'environnement si elles ne sont pas traitées.

Philippe Lavoisier et Philippe Michon, fondateurs d'Eranova, ont alors décidé d'utiliser les macro-algues vertes échouées sur les plages, un polluant, comme ressource pour la fabrication de résines biosourcées

La technologie consiste à affamer les algues afin de réduire leur teneur en protéines et accroître leur autoproduction d'amidon. L'extraction de ce sucre est réalisée par un procédé de craquage enzymatique produisant, selon l'entreprise, « treize fois plus d'amidon que celui issu du blé ou du maïs ». Le matériau est ensuite transformé en une résine processable, par extrusion, calandrage, injection ou thermoformage. En comparaison aux autres bioplastiques, les premières mesures montrent des propriétés mécaniques supérieures de 15 % chez les algues.

Le point zéro d'une nouvelle industrie

Avec 2,3 millions d'euros de fonds propres et 3,7 millions d'euros de subventions, réunies auprès de collectivités et d'acteurs connus du secteur tels que Greentech, Symphony Environmental et Indorama, Eranova a construit un démonstrateur industriel réunissant toutes ses technologies afin de valider son procédé. Ce dernier sera opérationnel à partir de juin 2021.

L'entreprise qui proposera un plastique vertueux biodégradable et compostable, estime pouvoir générer 70 millions d'euros en 2025. « Nos prospects sont les industries agroalimentaires, cosmétiques et de la construction pour la fabrication de bouchons, flacons, barquettes, films et autres composites de bardage », explique Philippe Lavoisier cité dans Les Échos.

commentaires

Participer à la conversation

Laisser un commentaire