
L’application fondée il y a trois ans aux Etats-Unis arrive en France en BtoB. Elle permet de signaler tout comportement inapproprié au travail.
Une application pour libérer la parole des salariés
Ariel Weindling, spécialisé en droit du travail a fondé l'application NotMe dans le sillage du mouvement #MeToo. Résidant aux Etats Unis, il prend conscience, il y a trois ans, de la difficulté de s'exprimer sur les dérives comportementales au travail et explique : « [...] si les actrices connues, harcelées par Harvey Weinstein, n'avaient pas trouvé la force de le dénoncer, le problème était sans doute encore plus grand pour les salariés lambda ».
Ariel Weindling propose alors une solution : NotMe, une application sur laquelle les salariés peuvent parler de tous les comportements inappropriés. Sachant qu'il n'est pas toujours évident de mettre des mots sur les faits, NotMe est basé sur un système de propositions, qu'il est possible de compléter afin de simplifier la tâche de ceux qui souhaitent signaler un abus.
L'utilisateur peut choisir de rester anonyme et d'apporter des preuves sur la plateforme (SMS, témoignages, etc.). Afin de protéger les salariés, l'application demande, par exemple, qu'ils s'identifient avec leur adresse mail personnelle, pour éviter tout tracking avec le mail professionnel.
Une possibilité de s'améliorer pour les entreprises
La solution vient d'être lancée en France, comme dans le reste de l'Europe, mais le règlement général sur la protection des données (RGPD) oblige pour l'instant NotMe à n'être utilisée que par les entreprises clientes.
Aux Etats Unis, l'application est utilisée par tous types d'entreprises allant des PME aux sociétés cotées. Le service est payant selon la taille de l'entreprise, de 50 centimes à environ huit euros par mois et par salarié.
La plateforme alerte alors les entreprises des comportements inappropriés relevés en son sein, au travers de données spécifiques. Le but est d'améliorer les conditions de travail au sein de l'entreprise et de prendre les bonnes décisions quand celles-ci s'avèrent nécessaires.
Certaines entreprises ne sont pas encore prêtes à franchir le pas. « Certaines entreprises ont peur que cela nuise à leur image, d'autres m'ont dit qu'elles préféraient ne pas savoir. Or, nous sommes dans la prévention, les dommages sont bien plus grands quand une affaire éclate », raconte Ariel Weindling
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