
Le métier de journaliste spécialisé sur l'environnement serait-il l’un des plus dangereux au monde ?
La censure et les menaces à l’encontre des journalistes ne concerne pas seulement les zones de conflits ou les pays totalitaires. En effet, les spécialistes qui traitent des sujets sur l’environnement peuvent aussi devenir cible. L’investigation sur les répercussions de l’activité humaine sur notre planète est devenue le deuxième domaine le plus dangereux à aborder pour un reporter selon le Comité pour la protection des journalistes.
Seize morts en dix ans
Le Comité pour la protection des journalistes estime qu’un minimum de seize journalistes ont été retrouvés morts suite à leur investigation concernant des affaires d’ordre environnementale dans le monde, en dix ans. Des sujets comme, le respect des terres autochtones ou la gestion des ressources naturelles peuvent rapidement mettre en danger les journalistes. L’autre facteur qui pose problème est la frontière entre journalisme et activisme.
Un journaliste condamné à 5 000 ans de prison
Par exemple, Rodney Sieh, journaliste indépendant originaire du Liberia, avait été poursuivi pour avoir entreprit des recherches sur l’implication d’un ex-ministre de l’agriculture dans une affaire de détournement de fonds qui étaient destinés à la lutte contre la maladie du ver de Guinée. Le verdict : 5 000 ans d’emprisonnement et une amende de 1,6 million de dollars pour diffamation. Il a finalement été libéré après trois mois, grâce à la pression médiatique.
D'autres journalistes se voient dans l’obligation de mettre un terme à leurs activités professionnelles. Pire, certains en payent de leur vie. Comme la non-poursuite dans le meurtre, en 2017, de la journaliste colombienne Efigenia Vásquez Astudillo, décédée alors qu’elle couvrait un mouvement indigène pour récupérer une terre ancestrale convertie en fermes, hôtels et plantations de sucre. Pour le Comité pour la protection des journalistes, « le meurtre est la forme ultime de censure ».
Participer à la conversation