Salle de fitness

Gymlib et Sodexo veulent révolutionner le monde du travail grâce au sport

La start-up Gymlib et Sodexo ont organisé une table ronde sur le thème du rôle du sport dans les démarches de qualité de vie au travail. Effet de mode ou réelle considération ?

La start-up Gymlib propose des salles de sports et de fitness sans abonnements ni inscription. La jeune pousse s'est donné pour mission de changer la qualité de vie au travail grâce au sport. Accompagnée par l'entreprise Sodexo, elle a organisé une table ronde sur le sujet. Alors, le sport a-t-il finalement sa place dans les stratégies RH ? Caroline Tikhomiroff, Directrice Marketing de Sodexo France, Mélanie Montocchio, Responsable Mieux Vivre au travail à la SNCF Transilien, Roland Krzentowski, médecin du sport, fondateur de la Clinique du Sport et président de Mon Stade, et Sébastien Bequart, CEO et co-fondateur de Gymlib ont répondu à la question. 

On presse la détente ?

Pour Mélanie Montocchio, la Qualité de Vie au Travail (QVT) c’est d’abord la qualité du travail. Il n’existe pas de bien-être sans bien faire. Plusieurs facteurs entrent en compte dans cette nouvelle problématique de la santé au travail : le sommeil, l’alimentation, mais aussi le sport. Depuis quelques années, le sport est considéré comme un levier efficace de la QVT. Une solution développée au sein de Sodexo et SNCF Transilien où le programme Gymlib a été mis en place. Selon Mélanie Montocchio, “ les salariés sont contents d’avoir été entendus, d’avoir été considérés.”

Aux portes de l’Eldorado

«Bouger 30 minutes par jour, c’est facile », le concept est assimilé. Cependant, en entreprise les impacts et enjeux sont plus profonds. Selon Sébastien Bequart, « le sport présente deux avantages sur le fond : avoir des salariés en meilleure santé physique et mentale et créer une cohésion d’équipe.» Aussi bien dans la vie quotidienne que dans le monde de l’entreprise, le sport facilite les relations, développe le mental et l’entraide.

« Comment compenser un déménagement et l’allongement du temps de transport ? » C’est la question que s’est posée Mélanie Montocchio à l’heure de fédérer les six différents sites de la SNCF. En instaurant la solution Gymlib, les employés y ont trouvé une compensation, un meilleur équilibre entre leur vie professionnelle et personnelle.

Un boom générationnel

« Si les Millennials représenteront 50% de la population active d’ici deux ans, ils font surtout preuve de recul et d’exigence dans leur rapport à l’entreprise » , assurait Caroline Tikhomiroff. Désormais, le sport est un avantage qualitatif dans leur prise de décision. La pratique sportive prend de plus en plus d’ampleur mais deux principaux freins existent toujours : le frein financier et le manque de motivation. Tous s’accordent pour dire que rien ne sert de forcer la main. La pratique d’un sport est bénéfique mais ne doit en aucun cas devenir une obligation et un devoir pour le salarié. « Il faut déstigmatiser notre façon de pratiquer une activité sportive : tout le monde n’est pas forcément de haut niveau, comme il n’est pas obligatoire d’être un champion pour faire un sport qui nous convient. Il faut encourager les salariés en ce sens ! », précisait Caroline Tikhomiroff.

Le retour de la sédentarité

La sédentarité revient sur le devant de la scène. Avec le développement des technologies, les emplois et mode de vie dit sédentaires se sont démultipliés. “Quand on a inventé la sédentarité, il y a 10 000 ans, on a inventé aussi les épidémies et la famine, racontait Roland Krzentowski. La deuxième vague de sédentarité est apparue avec les écrans. Les indicateurs de la condition physique sont des indicateurs de santé puissants : composition corporelle, capacité cognitive... Il faut les entretenir toute sa vie.” Le salarié peut décider de ne pas y prêter attention. En revanche, l’employeur a l’obligation légale de prévenir les risques liés à la santé au travail.

Le contexte est donc propice au changement et à la prise de conscience. « Les 80 dernières années ont été consacrées uniquement au progrès technologique sans faire attention aux effets collatéraux : les comportements humains, confiait Roland Krzentowski. Nous assistons actuellement à un rééquilibrage entre la technologie et l’humain.»

Les discours collectifs « Manger bouger » ne font plus écho. Les salariés sont aujourd’hui en attente de personnalisation et plus spécifiquement de flexibilité. Aussi bien dans leur travail que dans les services proposés. « Cela fait des milliers d’années qu’on dit que bouger ça fait du bien. C’est un discours très généraliste, assurait Roland Krzentowski. Le sport n’est pas arrivé de manière convaincante dans le monde de l’entreprise. On a confondu la santé collective et la santé individuelle. Il y a 1000 intentions de faire du sport mais pour motiver il faut trouver l’intention qui va parler à la personne.»

commentaires

Participer à la conversation

Laisser un commentaire