
Dans un contexte international où la question de l’accès aux ressources se pose, les entreprises vont devoir s’adapter et créer de nouveaux métiers. D'ailleurs, avec le Green Deal, l’Europe espère créer 700 000 nouveaux emplois dans l’économie circulaire d’ici 2030.
Le développement d’une économie circulaire impactera tous les corps de métiers, mais particulièrement ceux du bâtiment explique Léonard dans un article. Aussi, près de 75% des emplois de cette nouvelle économie sont liés à la réparation afin de lutter contre l’obsolescence programmée. Au-delà de la réparation, il s’agit également de faire converger les secteurs des déchets, de la tech, de la finance, du design et des matières premières.
Designer de sobriété : se projeter dans de nouveaux scénarios
Pour entrer dans une démarche circulaire, le design devra intégrer toutes les phases de cycle de vie d’un produit et prendre en compte son impact environnemental. En effet, une étude très complète du Parlement Européen estime que 80% de l’impact environnemental d’un produit est déterminé dès sa conception. Concrètement, le circular design propose d’appliquer une démarche créative et innovante en trois phases, inspirée des travaux de l’agence américaine IDEO en matière de Design Thinking : Inspiration – Idéation – Implémentation. Grâce au BIM dans le domaine du bâtiment, l’étape de déconstruction est élaborée dès la conception des ouvrages.
Mineur urbain ou trader de déchets : trouver de nouvelles utilités aux déchets
Ville de 100 000 habitants, à quelques stations de tram de Lille, Roubaix s’est fait connaître depuis 2014 pour son expérimentation Zéro déchet auprès de 600 familles volontaires. Derniers chantiers en cours, la mise en œuvre d’une démarche d’écologie industrielle et territoriale avec la création de poste de mineur urbain et la participation au projet européen Interreg Upcycle Your Waste. Leurs gisements ? Les déchets générés par les entreprises. Leur mission ? Les réduire en leur trouvant de nouvelles utilités.
« Notre objectif est de mettre en relation l’entreprise A qui se débarrasse de matériaux, avec l’entreprise B qui en a besoin pour sa production », synthétise Victor Thery, mineur urbain à Roubaix, auparavant ingénieur textile. « Pour cela, nous analysons les pratiques des producteurs de biens et services, reprend Thibault Pfeiffer, également mineur urbain, à la base designer produit. Il faut bien comprendre que la réduction des déchets va dans le sens du développement économique de l’entreprise et du territoire ».
Analyste des flux de matières : renouveler les matériaux et l'énergie
Également appelé analyste de flux de substance, cet ingénieur quantifie et analyse les flux et les stocks de matières ou substances dans un espace défini. L’analyse des flux de matières est un outil important pour étudier les aspects biophysiques de l'activité humaine à différentes échelles spatiales et temporelles. Cette méthode est fondamentale pour l'écologie industrielle ou le métabolisme anthropique, urbain et social. Les démarches de métabolisme urbain s’appuient largement sur des outils informatisés, dans une logique « data driven ». Des villes comme Rotterdam ou Boulder mettent déjà à profit des méthodes de Material Flow Analysis.
Circular technologist : concilier les sources d'énergie avec les besoins du consommateur
Grâce à la technologie de la blockchain, de la BI, du Big Data et de l’IA… la traçabilité des produits et des ressources, et la transparence de leur gestion favorisera l’innovation dans tous les secteurs : l'emploi, l’énergie, le recyclage, l'industrie...
En 2030, les sources d'énergie mobilisables seront multiples et disséminées. La récupération et la redistribution de l'énergie seront affinées et sécurisées grâce à des réseaux de capteurs et des solutions de pilotage complexes. Le circular technologist concevra ces réseaux et saura concilier les capacités fluctuantes des sources d'énergie renouvelable avec les besoins de consommateurs devenus aussi producteurs d'énergie.
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