Un sans-abri

À Nantes, des entrepreneurs permettent à des sans-abris d’occuper leurs bureaux le soir et le week-end

© Zac Durant - Unsplash

Quinze entrepreneurs nantais, membres de l’association Les Bureaux du Cœur laissent les clés de leurs locaux à des personnes en grande précarité le soir et le week-end.

Mettre des espaces à disposition quand ils ne sont plus utilisés

« Partant du constat que nos bureaux sont en partie chauffés le soir et le week-end, qu'ils sont équipés de moyens de cuisine et de sanitaires (WC, lavabos, souvent douche), il est apparu aux dirigeants du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) de Nantes qu'il était simple d'accueillir des personnes en précarité dans leurs locaux une fois que ceux-ci ne sont plus utilisés », expliquait son fondateur Pierre-Yves Loäec à atu.fr, dirigeant de Nobilito, une agence de communication nantaise, et également président du CJD.

 

Donner un coup de pouce pour les mener vers la réinsertion

Ainsi, l’association née en 2019 a déjà permis d’héberger trois personnes. Ces dernières bénéficient des clés du logement chaque soir à partir de 18h30 jusqu’à 8h30 le lendemain et aucune contrepartie n’est attendue. Les salariés de l’entreprise ont d'ailleurs parfois souhaité apporter leur aide. « J’ai un collaborateur qui lui a refait son CV, un autre qui lui a donné des attestations pour le confinement. Il y a vraiment de la bienveillance et beaucoup d’enthousiasme », reprend Pierre-Yves Loäec. Les Bureaux du Cœur travaillent avec des associations spécialisées comme Saint Benoit Labre et Permis de construire, ce qui permet aux dirigeants d’accueillir des sans-abris déjà connus et épaulés. « On offre un espace à des gens qui sont sur la voie de la réinsertion ».

 

Une initiative solidaire saluée par Souleymane Diarra, 38 ans, hébergé depuis le mois d’octobre 2020 après deux ans dans la rue. « Ce n’est pas qu’un logement. Il y a une certaine autonomie mais il y a aussi des règles à respecter. Les Bureaux du Cœur, c’est une opportunité et un coup de pouce pour avancer et se projeter. Le matin, lorsque les salariés arrivent, c’est convivial et ça donne la pêche. Ici, on ne me juge pas par rapport aux difficultés que j'ai eues par le passé. On me pousse vers le haut, ça m'encourage à aller de l'avant ! ».

« Nous sommes parmi les premiers à nous organiser mais il y a certainement des entrepreneurs qui font ça dans leur coin », ajoute son fondateur. Il ne reste donc plus qu’à dupliquer le concept dans d’autres villes.

Anaïs Farrugia

Après un master de droit et management de la culture et des médias, Anaïs intègre la rédaction de L’ADN pour un stage de 6 mois. Elle passera ensuite par le monde des agences, notamment en tant que consultante éditoriale chez Brainsonic. Elle réintègre L’ADN en 2019 au poste de Journaliste.
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