
Chèque bureau universel, télétravail en chambre ou corpoworking… Les tiers-lieux ne connaissent pas la crise.
Depuis quelques semaines, la France des bureaux a adopté les recommandations du gouvernement en matière de télétravail. 3, 4 jours, parfois 100 % de travail ont été introduits dans le quotidien laborieux. Afin de sortir du train-train du bureau-télétravail en pyjama-dodo, on a sondé Internet pour vous raconter quelques bonnes idées.
Le chèque bureau universel
Nous sommes 3,8 millions à utiliser le Ticket resto en France. Et si cette pratique bien appréciée des Français faisait des émules pour accompagner la transition de nos modes de travail vers un lieu de labeur, toujours plus éclaté entre bureau, maison, café et même lieu de vacances ? Un chèque bureau universel, c’est l’idée qu’a soumis un collectif de 33 personnalités du monde économique et politique (entrepreneurs, parlementaires et anciens ministres) dans une tribune parue dans le JDD en juin 2021. L’idée est simple : ce chèque permettrait aux télétravailleurs d’accéder à un tiers-lieu afin de répondre aux besoins de « vie sociale entre les travailleurs à distance ». Mieux, « il redynamisera le tissu économique des territoires (restauration, consommation, culture…) ». Autre avantage avancé par les signataires de la tribune : toute personne ne dispose pas des conditions idéales pour travailler, faute d’espace, de silence et même de situation familiale adéquats. Le chèque bureau universel est une réponse qui mérite d’être étudiée.
Travailler dans un hôtel
Un beau jour du mois de mai en plein confinement dans la capitale allemande au hasard d’une promenade, une pancarte se présente sous mes yeux. Berlin regorge de lieux dont la fonction a été détournée. La façade affiche « Stadbad », soit une piscine municipale. La pancarte indique qu’il est possible de travailler dans une chambre d’hôtel aménagée pour l’occasion. Cette piscine réhabilitée en hôtel (l’Oderbergerstr. Hotel), exsangue économiquement, a misé sur le télétravail et propose à tout un chacun de louer une chambre – sa table et sa connexion – le temps de quelques heures. L’initiative existe également en France. Le groupe Accor a ainsi lancé une offre de « télétravail amélioré ». « Appréciez le calme, faites une sieste, prenez une douche et reprenez le travail », peut-on lire sur le site de l’enseigne. Dans les faits, le travailleur nomade loue le confort d’une chambre de 9h à 18h. Un principe malin qui permet aux hôtels qui disposent toujours de chambres vides sur une journée de les louer à moindres frais.
Le retour du corpoworking
Bien avant qu’il soit sérieusement question de flex office et même de télétravail, certains grands groupes parlaient déjà de l’opportunité de louer leurs bureaux à des travailleurs d’autres entreprises. Orange avec sa Villa Nouvelle, Coca-Cola ou encore Accenture ont été assez avant-gardistes sur le sujet. Pour les grands groupes, il s’agit surtout d’accueillir « à domicile » des startups et de créer leur propre écosystème. La startup Edkwarter surfe sur l’idée qu’entre 30 % et 50 % des postes de travail sont inoccupés avec la crise sanitaire. Les entreprises peuvent y déposer leurs annonces de mise à disposition à la journée, à la semaine ou au mois, des bureaux aux travailleurs indépendants ou même issus d’autres entreprises. Qui sait, peut-être que demain, la ville sera une espèce d’immense flex office où l'on pourra à l’envi travailler dans tel ou tel quartier ou dans telle entreprise le temps d’une journée ?
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