Semaine de quatre jours

3 bonnes raisons de passer à la semaine de quatre jours

© Fokusiert

Productivité exacerbée, meilleur équilibre vie perso / pro, impact écologique… Alors que la semaine de quatre jours se profile sur le monde du travail, de plus en plus d’entreprises embrassent cette nouvelle pratique.

Qui ne rêverait pas d’avoir un jour de week-end en plus ? Pourtant, la transition managériale de cette pratique ne se fait pas du jour au lendemain. Laurent de la Clergerie, PDG de l’entreprise de produits high-tech LDLC déclare d’ailleurs au Monde que « les manageurs ont mis deux mois pour se faire à l’idée, ils avaient peur que leurs équipes ne fassent rien en leur jour d’absence »

Pour aider cette transition, l'incitation à l'embauche est une voie pour les entreprises qui souhaitent réduire le temps de travail de leurs salariés. En effet, promulguée en 1996, la loi Robien est une mesure fiscale qui permet aux entreprises, à travers la création d’une convention collective, de bénéficier d'un allégement de charges patronales si leurs effectifs gonflent de 10 %. Cette mesure d'incitation à l'embauche facilite ainsi l'aménagement et la réduction conventionnels du temps de travail.

En pratique, afin de réduire le temps de travail sur la semaine, il serait essentiel de bien s’organiser et d’abandonner les activités chronophages (tels que le work about work) pour se concentrer sur l’essentiel, explique l’économiste britannique Aidan Harper, dans un entretien avec le cabinet de recrutement RH Performances. En effet, le salarié, conscient de moins travailler dans la semaine serait beaucoup plus concentré et efficace. Au niveau de l’entreprise, les jours de repos pris par chacun doivent être pris en compte dans les modalités d’organisation.

En 2019, Welcome to the Jungle saute le pas et ne compte d’effectif complet que le lundi, mardi, mercredi et  vendredi, sans baisse de rémunération. Après avoir ouvert les portes au vendredi non travaillé à partir de 15 heures depuis juillet dernier, le cabinet de conseil Kantar Insights rapporte avoir connu en 2021 une croissance « exceptionnelle et en hausse » en France.

Elephant Venture, un cabinet d'investissement basé à New York rapporte à Forbes que l'équipe basée à Manille a démontré une augmentation de productivité de 20 % à 30 %.

Prioriser son équilibre vie professionnelle / personnelle

En 2019, l’étude européenne du travail the Workforce View in Europe rapporte que 83 % des Français seraient favorables à une semaine de quatre jours. Alors que cette étude fut réalisée dans un monde post-pandémique, le mal-être dû au surmenage est toujours présent au sein des travailleurs. Selon la dernière enquête CoviPrev publiée par Santé publique France, en juin 2021, 81 % des jeunes de 18 à 24 ans comptent, à l'issue de la crise sanitaire, prioriser leur santé mentale et sa sensibilisation dans leur argument à l'embauche.

Une nouvelle qui n'est pas tombée dans l'oreille de sourds. Ainsi, début janvier, le groupe d'électronique japonais Panasonic a annoncé son passage à la semaine de quatre jours.

Alors que l’archipel est connu pour une éthique du travail au fort potentiel de surmenage et des conventions sociales exigeantes, Panasonic a décidé d’ « offrir » à ses employés la possibilité de prendre une semaine de travail de quatre jours. Cette annonce contraste fortement  avec les politiques de travail du Japon où, selon le ministère de la santé, du travail et des affaires sociales, seules 8 % des entreprises japonaises offriraient plus de deux jours de congé garantis par semaine.

De l’autre côté du Pacifique, la startup de commerce électronique Bolt, basée à San Francisco, a adopté la semaine de travail de quatre jours après avoir mené un essai qui, selon les dirigeants, aurait amélioré la productivité mais aussi l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

La semaine raccourcie et son argument écologique 

Il est notoire que le développement économique de nos sociétes va de pair avec l'urgence écologique actuelle. En août 2021, l’association britannique Platform publie une étude démontrant que la semaine de quatre jours sans perte de salaire permettrait de diminuer l’empreinte carbone du Royaume-Uni de 127 millions de tonnes par an d’ici 2025.

Et pour cause, les économies d’énergie sont directement liées à la réduction des déplacements, à l'absence des travailleurs dans les bureaux mais aussi à l’utilisation du temps à des activités moins énergivores telles que le jardinage, ou du temps passé en famille.

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