Idéation et transmission des savoirs : comment échanger et créer efficacement ?

Idéation et transmission des savoirs : comment échanger et créer efficacement ?

Avec Neotopics
© alvarez via gettyimages

À grand renfort de post-its, de diagrammes, d’analogies et de métaphores… au sein des entreprises, les collaborateurs sont invités à se défaire de leurs schémas de pensée pour laisser parler leur créativité.

Depuis longtemps, de nombreux pédagogues ont réfléchi à la meilleure façon d’échanger et de créer. Aristote en tête et les penseurs péripathéticiens, étaient des adeptes de la déambulation comme moyen de faire fonctionner la pensée efficacement. Hubert Beuve-Méry, le fondateur du journal Le Monde, s’en est inspiré en imposant que la conférence de rédaction se tienne debout. Voici quatre méthodes d'idéation et d’échange atypiques.

Écrire en commun : le renga ou les « strophes en chaînes » du poète Sogi

Relatée par Théodore Zeldin dans Les plaisirs cachés de la vie, la méthode du poète japonais Sogi (1421-1502) est originale. L’idée : créer des poèmes en commun par l'invention successive et alternée de strophes. Ainsi rapprochés, les participants voient s'effacer les hiérarchies sociales et se constituent en clubs dédiés à l'esthétique et à la créativité.

Laisser circuler les idées : Roland Barthes et le jeu de l’anneau

Le critique littéraire et sémiologue Roland Barthes s'est également illustré par sa façon étonnante de donner cours. Lors de séminaires restreints, il quittait la posture docte et surplombante du maître pour créer un espace d’écoute et d’échange. Les règles devenaient bien plus celles du jeu de furet, racontera une de ses étudiantes, Colette Fellous dans La Préparation de la vie : des contraintes minimales qui permettaient la libre circulation des idées et l'émulation intellectuelle. « Nul n’y est le contremaitre des autres, disait Barthes, nul n’est là pour surveiller, comptabiliser, amasser ; chacun, tour à tour, peut y devenir maître de cérémonie, (…) il n’y a qu’une figure de départ, dont le rôle (qui n’est qu’un geste) est de lancer la bague dans la circulation. »

Enseigner ce que l'on ignore : la méthode de Jacques Rancière

En 1987, dans Le maître ignorant, Rancière tente de répondre à la question suivante : peut-on enseigner quelque chose que l'on ne sait pas ? Afin d'y répondre, il s'intéresse aux méthodes du pédagogue Joseph Jacotot (1770-1840). Ce dernier, confronté à une classe d'élèves ne parlant que le néerlandais, les laisse apprendre le français par eux-mêmes au moyen d'un ouvrage bilingue. Devant le succès de cette expérience, il fondera une méthode d'éducation reposant sur l'indépendance face au savoir et l'émancipation face au maître.

Apprendre le questionnement avec Ann Margaret Sharp et Matthieu Lipman

Si les textes canoniques de la philosophie ne sont pas accessibles aux enfants, les questions philosophiques, elles, se posent dès le plus jeune âge. C’est le postulat de Sharp (1942-2010) et Lipman. Grâce à une question et une image, les enfants, guidés par un enseignant, font l'expérience de leur propre pensée, apprennent à confronter des idées et tirer des conclusions. C'est ce fonctionnement, reproductible quelle que soit la problématique et le niveau des protagonistes, qui est particulièrement intéressant.

Les méthodes présentées ici ont toutes un point commun : En créant des espaces de liberté, une fois aplanies les barrières entres les détenteurs du savoir et les autres, la créativité et l'esprit critique sont ainsi vraiment stimulés.

Il suffit d’essayer…


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