
Inauguré mardi 15 février, le campus Cyber, initié par le président de la République, réunit au sein d’un lieu « totem » 160 acteurs de la sécurité numérique.
Ce lieu, unique en Europe, regroupe à La Défense, au sein de la tour Eria, 1800 experts issus des services cyber de l'État (Gendarmerie, ANSSI, ministères), de centres de recherche (Inria…), et une centaine d'entreprises privées telles que Atos et Thales ainsi que des startups.

Résultat de deux années d’échanges et de discussions entre les acteurs de la cybersécurité et l’État, le Campus Cyber a pour but de « créer un environnement favorable pour l’innovation technologique et le rayonnement de la filière cyber française ». Ce nouveau lieu a ainsi vocation à créer des synergies en s’appuyant sur des ressources communes et sur le partage des expertises. Au-delà, l’objectif est également de renforcer la souveraineté en matière de sécurité numérique de la France et plus largement de l’Europe.
Toutefois, les acteurs du projet précisent que la tour ne sera pas un centre de pilotage des opérations de cyberdéfense : « L'idée, c'est de susciter des créations, des coopérations et de l'information », précise sur France Inter Nicolas Arpagian, expert en cybersécurité et conseil auprès de Michel Van Den Berghe, président du Campus.
Un campus qui s’organise sur 13 étages et autour de quatre piliers :
- Opérations : pour partager des données et renforcer la capacité de chacun à maîtriser le risque numérique.
- Innovation : pour développer des synergies entre les acteurs publics et privés pour orienter l’innovation technologique et renforcer son intégration dans le tissu économique.
- Formation : aider à la formation initiale et continue des différents publics (agents de l’État, salarié(e)s, étudiante(s), personnels en reconversion…) pour une montée en compétence globale de l’écosystème.
- Mobilisation : un lieu vivant et ouvert dédié à la programmation d'événements et à la découverte des évolutions de la société numérique.
La tour de 26 000 m², dessinée par l’architecte Christian de Portzamparc, est répartie sur 13 étages, et s’organise autour d’une architecture en « pétales » . Ainsi, les espaces communs se trouvent au centre tandis que les espaces privés se logent dans les pétales. Certains acteurs, comme l’ANSSI, Agence nationale de la sécurité informatique, bénéficient d’un étage complet pour accueillir ses 80 membres. Les entreprises non-européennes qui veulent disposer de leurs propres locaux auront leur propre étage. « On cherche à voir comment faire venir de grands acteurs du numérique international », a expliqué toujours sur France Inter Michel Van Den Berghe.

Développer la filière cybersécurité française
Le gouvernement s’est également fixé pour objectif de tripler en quelques années le chiffre d'affaires de la filière française de cybersécurité à 25 milliards d'euros, multiplier par deux le nombre d'emplois, et faire émerger trois licornes dans le secteur. « C'est ça qu'il faut travailler ensemble : nous avons énormément de startups, il faut qu'on les aide à s'internationaliser sans forcément qu'elles se délocalisent », estime Michel Van Den Berghe. À cette fin, le Campus Cyber disposera d'un incubateur de jeunes pousses, pour travailler sur « 20 à 30 projets par an, avec pour objectif de parvenir à en lancer une dizaine sur la même période », a indiqué Christophe Dumoulin, qui pilotera l’incubateur. « Un fonds doté de 8 à 10 millions d’euros contribuera à hauteur de 300 000 euros aux jeunes pousses », a-t-il précisé.
Le Campus Cyber s'inscrit dans le plan « cybersécurité » d'un milliard d'euros, dont 720 millions d'euros de fonds publics, annoncé par l'exécutif il y a un an.
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