
La marque crée une poupée américaine d'origine asiatique, pour lutter contre la xénophobie. Le divorce de ses parents est également relaté dans son histoire, histoire qui reflète ce que « signifie être une fille américaine aujourd'hui », d'après le DG d'American Girl.
Une poupée au long storytelling
Corinne Tan est la première poupée américaine d'origine asiatique aux parents divorcés. Relatée par l’autrice sino-américaine Wendy Wan-Long Shang, son histoire est marquée par le divorce de ses parents, l’arrivée de nouveaux membres dans sa famille ainsi que les premières expériences de sentiment anti-asiatique à son égard. Selon une interview de Jamie Cygielman, directeur général d’American Girl, accordée à TODAY Parents, Corinne ferait partie d'une ligne de poupées qui « reflète ce que signifie être une fille américaine aujourd'hui ».
Pour l’occasion, la marque s'est également associée à AAPI Youth Rising, une organisation fondée par des collégiens pour soutenir des changements positifs dans leurs communautés. À travers cette dernière, American Girl souhaite organiser des journées consacrées à l'enseignement de l'histoire et de la culture asiatiques dans les écoles.
Loin de la poupée au passé et futur inconnus, l’annonce a divisé les internautes. Sur Twitter, alors que certains critiquent la complexité de son personnage et se demandent si elle ne devrait pas « juste faire du poney », d’autres se demandent « pourquoi elle n'est pas arrivée plus tôt ».
Une collection célébrant la diversité
Corinne, vendue en édition limitée, est la première « Poupée de l’année » à être américano-asiatique. Les « Poupées de l'année » de la société, commercialisées depuis 2001, souhaitent répondre « aux réalités de l'époque », a rapporté lundi une porte-parole de la société au New York Times. Ainsi, en 2017, la « Poupée de l’année » était noire tandis qu’elle adoptait des traits chiliens en 2018.
Ce n’est pas la première poupée de la marque qui brandit les drapeaux de la diversité. En effet, en novembre dernier American Girl a lancé la commercialisation de tenues correspondant à différents événements culturels et religieux tels que la Diwali fêtée par les hindous, le Kwanzaa réaffirmant les liens entre les Noirs d’Amérique et l’Afrique mais aussi pour Hanukkah et la nouvelle année lunaire du calendrier chinois.
Surfant sur la vague de la diversité, Barbie, sa concurrente produite par la société Mattel, commercialisait déjà 23 nouvelles poupées aux teintes de peau et couleurs de cheveux différentes. Pourtant, en août dernier, la marque fut critiquée pour avoir sorti une collection dite « inclusive » sans représentation asiatique visible dans le cadre des Jeux olympiques de Tokyo.
Combattre la xénophobie anti-asiatique
Les sujets abordés dans l’histoire de Corinne renvoient une vision pertinente de la xénophobie en 2021. Une série d’incitations à la haine et d’attaques violentes aux États-Unis envers des individus aux origines asiatiques au cours des premiers mois de l’année dernière a renouvelé les campagnes virales aux #StopAAPIHate et #StopAsianHate (stop au racisme contre les asiatiques). En effet, ces campagnes furent lancées en 2020 après une montée d’une rhétorique qui rendrait les Asiatiques responsables de la propagation du Covid-19.
Le groupe de défense Stop AAPI Hate rapporte avoir reçu plus de 2 800 rapports d'incidents haineux visant des Américains d'origine asiatique et des insulaires du Pacifique aux États-Unis l'année dernière. Un rapport du Centre d'étude de la haine et de l'extrémisme (CHBE) aux États-Unis montre que les crimes de haine anti-asiatiques ont augmenté de 149 % (49 crimes en 2019, 122 en 2020).
Enfin, le CHBE rapporte aussi que durant la crise du Covid-19, le nombre de recherches Google pour des termes racistes tels que « China Virus » ou « Kung Flu » (jeu de mot malheureux entre l'art martial du Kung Fu et « flu », la grippe) ont ostensiblement augmenté.
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