
A l’occasion de la nouvelle édition des Assises de la Data, le Boston Consulting Group (BCG) et Netexplo dévoilent les résultats de leur premier baromètre sur la transformation data des entreprises françaises, mené par Ipsos auprès de plus de 200 dirigeants d’ETI et 1000 salariés d’ETI et de grands groupes.
Où en sont les entreprises françaises dans leur transformation data ? Quel est le degré d’urgence pour entamer cette transformation ? Les salariés sont-ils prêts ?
Résultat ? La majorité des salariés a pleinement conscience de l’urgence de la transformation data de leur entreprise, de l’impact sur leur emploi et bien sûr des risques liés à l’Intelligence Artificielle (IA). Mieux encore, ils souhaitent être acteurs de cette transformation et sont désormais prêts à accélérer et à être formés sur le sujet. Mais de nettes différences persistent entre grands groupes et ETI. Dans cette France a deux vitesses, les grands groupes doivent jouer un rôle moteur auprès des ETI. Sinon, c’est l’ensemble de l’écosystème qui sera pénalisé.
Les salariés français sont prêts pour la transformation data de leur entreprise
L’IA est entrée dans la vie quotidienne des entreprises. 57 % des salariés déclarent connaître assez précisément le terme intelligence artificielle, 54 % celui d’algorithme et près d’un quart celui de machine learning. Si la réalité de termes plus techniques comme data lake ou data gouvernance reste moins saisissable, ces résultats sont un signe net de progrès. Même s’ils restent lucides quant aux risques et dérives potentiels liés à l’exploitation des données (plus de contrôle, déshumanisation, pertes d’emplois), les salariés ont une vision positive de son impact sur leur performance (85%) et leur bien-être (62%) au travail.
Les salariés ont conscience de l’urgence d’accélérer et de se former
Les salariés sont majoritairement conscients de l’urgence pour leur entreprise de se transformer (68 % en moyenne - 75 % dans les grands groupes). 72% d’entre eux ont confiance en leurs dirigeants pour accélérer cette transformation. Fait nouveau, ils souhaitent même être acteurs de cette transformation ! Ainsi, plus de 70 % d’entre eux considèrent que les entités métiers doivent accompagner les projets data.
Pour réussir cette transformation, la formation des équipes est clé. Cependant, moins d’un dirigeant sur trois en ETI déclare avoir formé ses salariés aux enjeux de l’exploitation des données. Pourtant, pour ceux qui ont formé leurs équipes, la transformation data a déjà commencé à porter ses fruits : 34% des dirigeants d’ETI déclarent que leur transformation data est un succès lorsque leurs salariés ont été formés (vs 23% sans formation).
Les dirigeants sont désormais convaincus de l’importance et de l’urgence de la data transformation : ils ont passé le cap de l’interrogation. Nous vivons une explosion de la demande de formation pour engager tous les métiers et grandes fonctions de l’entreprise dans ce mouvement de transformation.
Guillaume Pernoud, directeur général de Netexplo.
La transformation data des ETI ne fait que commencer : si rien n’est fait, c’est tout l’écosystème qui est menacé
Les dirigeants d'ETI ont conscience des opportunités offertes par l'utilisation des données : la moitié d’entre eux estime que l'utilisation des données pourrait augmenter leur chiffre d’affaires de plus de 5% et 59% accélèrent les investissements prévus dans ce domaine par rapport à l’an passé.
Malgré leur progrès dans la collecte et les premières étapes d’exploitation des données, les dirigeants d’ETI se contentent de renforcer leurs fondamentaux, délaissant pour l’instant le potentiel d’innovation de la data. Aujourd’hui, seuls 24 % des dirigeants affirment avoir eu recours à la donnée pour développer une nouvelle manière de fixer les prix par exemple. Pire, ⅔ des dirigeants d’ETI déclarent que leur entreprise ne dispose d’aucun outil d’intelligence artificielle. Et seulement un sur cinq tente d’y remédier.
Méthodologie
Enquête réalisée par Ipsos entre le 14 décembre 2021 et le 06 janvier 2022 auprès de 200 dirigeants d’ETI et 1002 salariés de grands groupes et d’ETI. Ce panel regroupe 55% salariés d'ETI (de 200 à 5000 salariés) et 45% de grandes entreprises (plus de 5000 salariés). 45% des salariés interrogés sont cadres.
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