
276 millions. Ça aurait pu être une belle histoire à raconter pour la scale-up française, fleuron de l’économie circulaire. Mais cette levée de fonds a plutôt un goût amer pour toute l’équipe de Back Market et ses fondateurs, car c’était sans compter sur ce que s’apprête à faire le gouvernement.
Depuis plusieurs semaines, la filière française du reconditionnement de smartphones, de tablettes et d’ordinateurs est en péril. En effet, le gouvernement se prépare à confirmer l’application de la redevance pour copie privée sur ces produits reconditionnés. Redevance qui va condamner les reconditionneurs français, partenaires de Back Market depuis le début de l’aventure.
« Le gouvernement s'apprête en toute conscience à condamner des TPE et PME françaises, dont plusieurs relèvent de l’économie sociale et solidaire. Au-delà de leur engagement écologique, ce sont des entreprises qui participent depuis des années, même avant notre lancement en 2014, à la création de milliers d’emplois dans leur région - depuis l’Hérault aux Hauts-de-France, en passant par l’Aquitaine et la Bretagne. Des entreprises qui comptent aujourd’hui pour certaines plusieurs centaines de salariés. A l’heure où le gouvernement affirme publiquement son soutien en faveur du reconditionné via sa feuille de route Numérique et Environnement, il fait exactement le contraire en condamnant nos partenaires français avec cette redevance pour copie privée ! »
Thibaud Hug de Larauze, CEO et cofondateur de Back Market
Baisse du pouvoir d'achat pour les Français
Selon les acteurs du secteur, condamner cette filière française du reconditionnement c’est aussi attaquer frontalement le pouvoir d’achat des Français, au moment où il n’a jamais été aussi faible. Aujourd’hui à titre d’exemple, 40% des clients de Back Market sont dans des situations précaires (chômeurs, étudiants, à temps partiel).
« Cette levée est évidemment une excellente nouvelle pour Back Market - et particulièrement pour son développement international. Mais il est impossible de s'en réjouir alors que la filière de reconditionneurs de l'hexagone se retrouve dans une situation extrêmement précaire sous l'effet de cette redevance. Nous sommes une entreprise française et le succès de Back Market s'est construit en France, avec ces reconditionneurs français aujourd'hui menacés. Il est donc difficile pour nous de sabrer le champagne tant que l'on n’aura pas obtenu des engagements du gouvernement pour sécuriser le modèle économique de ces reconditionneurs. »
Thibaud Hug de Larauze, CEO et cofondateur de Back Market
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