
Vinisha Umashankar, une adolescente de l’État de Tamil Nadu au sud de l’Inde, invente un chariot de repassage qui fonctionne à l’énergie solaire.
Un repassage eco-friendly
Son but est simple : éliminer l’usage de charbon et le remplacer avec de l’énergie solaire. Partant du constat que le charbon est bien trop présent dans la vie de tous les jours, Vinisha invente un dispositif électrique qui remplace le charbon des traditionnels fers à repasser par de l’énergie solaire. Ce chariot, doté de panneaux solaires et d’un fer à repasser, fonctionnerait six heures à l’ombre une fois ses batteries chargées pendant cinq heures. Alors qu’elles peuvent être utilisées de manière instantanée au contact du soleil, les batteries du chariot permettent aux services de repassage du pays de travailler une fois la nuit tombée.
Ambulante, la charrette comporte aussi des bornes de recharge de téléphone, ce qui facilite la mobilité des vendeurs qui desservent certaines communautés reculées du pays. Cette fonctionnalité permettrait à ces derniers d’offrir aussi des services de recharge de téléphone et d’augmenter ainsi leurs sources de revenus. Vinisha espère pouvoir exporter son invention dans d'autres pays en voie de développement afin d'étendre sa solution à une échelle internationale.
Remplacer le charbon par le soleil
La charrette écologique de Vinisha qui non seulement améliore les conditions de travail des marchands de fers à repasser, contribue aussi à réduire l’impact écologique des populations locales. Pour ces prouesses écologiques et sociales, cette invention fut pré-sélectionnée en tant que finaliste au Earthshot Prize, un prix environnemental qui récompense les initiatives écologiques de demain, dans la catégorie « Améliorer la qualité de notre air ».
Dans la même catégorie, le lauréat de cette première édition est Takachar, une entreprise indienne qui lutte contre les émissions de gaz à effet de serre à travers la réduction de combustions de déchets agricoles. Ce prix lancé en 2020 par le duc et la duchesse de Cambridge, comprend d'autres catégories comme « protéger et restaurer la nature », « préserver nos océans », « construire un monde sans déchets » ainsi que « corriger notre climat ».
Alors que 48 pays représentent 83 % de la consommation globale de l’énergie dans le monde, les initiatives écologiques ne se cantonnent pas à réduire l’utilisation des combustibles fossiles. En effet, les petites entreprises écologiques locales comme celles de Vinisha Umashankar tendent à changer les modes de vies vers une démocratisation de nouvelles pratiques moins consommatrices.
Constat d’une terre qui brûle
Les fers à repasser traditionnels, encore communs en Inde, requièrent du charbon pour chauffer. Non seulement le charbon est responsable de 44 % des gaz à effet de serre, mais sa combustion émet 35 % de CO₂ en plus que le pétrole et 72 % de plus que le gaz naturel.
Au niveau du risque environnemental, le charbon est un grand facteur de pollution atmosphérique car son exploitation relâche du soufre et de l’oxyde de soufre, tous deux responsables de pluies acides, ainsi que du méthane, du CO2, et de l'oxyde d’azote. En terme d'impact humain, l’industrie minière charbonnière est considérée comme l’une des plus dangereuses. L’extraction et la production de charbon peut en effet exposer les mineurs à des problèmes de toxicité de l’air mais aussi à des éboulements et des explosions de mines.
L’Inde, représentant 11,4 % de la consommation mondiale de charbon, est le deuxième plus grand consommateur du combustible derrière la Chine qui, à elle-seule en représente plus de 50 %. En effet 70 % de la production d’électricité en Chine provient du charbon. L’Inde, elle, est le plus grand importateur de charbon au monde. Optant pourtant pour une politique d'autosuffisance, le pays ne peut se défaire de sa dépendance au minerai noir et reste encore loin de se fixer un objectif de neutralité carbone.
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