Vue aérienne d’un voilier.

Sailcoop veut promouvoir le voyage éco-responsable et remplacer l'avion

Sailcoop, une coopération française de voiliers, souhaite allier nautisme et écologie avec le lancement d’itinéraires transatlantiques à impact écologique faible.

« Une alternative à la course folle du monde »

À bas les voyages express. Pour Sailcoop, l’heure est à celle de la protection de l’environnement. Dès janvier prochain, cette coopérative invite des usagers, des navigateurs et professionnels du nautisme à rejoindre leur propre escadrille de voiliers pour des trajets transatlantiques à partir de La Rochelle ou de la Bretagne. Pour un tarif de 1900 à 2200 euros, les navigateurs seront logés et nourris pendant le temps du voyage.

À la recherche de modes de transports plus vertueux, Sailcoop est fondée en 2021 par Maxime Blondeau, directeur du premier éco-syndicat de France, le « Printemps écologique » ; Maxime de Rostolan, militant écologiste ; et Arthur Le Vaillant, skipper rochelais. Pour ces passionnés de la transition écologique, la création d’un tel collectif est une manière de repenser notre rapport au voyage et son impact sur l’environnement.

Sailcoop propose ainsi des itinéraires en voilier et revendique des voyages plus contemplatifs et à impact écologique plus faible. Pour ce faire, de Calvi à Toulon ou encore de Brest à Biarritz, la coopérative aspire à développer sa flotte à 300 voiliers et à embarquer 30 000 voyageurs d’ici 2024.

Entre espace, impact et accessibilité

Au cœur de leur action, Sailcoop inscrit ses voyages sur trois axes principaux.

Premièrement, aller à contre-courant d’une société de consommation à outrance. Ralentir son rythme de voyage ou du moins en changer la temporalité pour le repenser en tant que tel : une pérégrination, non un moyen pour une fin. En lien avec sa volonté de changer les pratiques de voyages, Sailcoop se bat contre le tourisme de masse et facilitera dès l’année prochaine des longues traversées, entre 15 à 40 jours.

Deuxièmement, démocratiser le nautisme pour dépolluer la planète. En effet, l’action de Sailcoop cherche à pousser des dynamiques tout aussi sociales qu’écologiques. Dans une démarche inclusive et universaliste, le collectif va laisser ses voiliers porter des messages de mixité et de partage. Sous l’égide d’un modèle collaboratif, Sailcoop va ouvrir des bourses aux équipiers qui en ont besoin et mettre en relation les skippers et les passagers sur une plateforme interactive. Pour les fondateurs de la coopération, changer nos pratiques pour plus de sobriété, c’est réfléchir en communauté à changer notre vision du tourisme.

Enfin, dernier axe : offrir un voyage décarboné qui soit une alternative aux avions et aux ferrys pour les trajets intercontinentaux. Pour Sailcoop, changer les règles du voyage c’est aussi sensibiliser les passagers sur l’état des océans et leur avenir. Avec une flottille d’une trentaine de voiliers, les traversées s’effectueront sur un modèle de blabla-boat. En somme, une co-navigation écologique et solidaire !

Des traversées beaucoup moins polluantes

Alors que l’industrie aérienne se dit l’une des plus écologiques, les dégâts écologiques qui en résultent annoncent le contraire. En effet, l’avion se place en tête du palmarès des transports les plus polluants. Les émissions de CO₂ par voyageur et par km sont 45 fois supérieures à celles du TGV et sont responsables de 5 % du réchauffement climatique. Pourtant, les voyageurs aériens ne représentent que 10 % de la population mondiale.

Alors que le « Flygskam » ou la honte de prendre l’avion s’empare des cercles écologiques, ce moyen de transport reste un des moins chers. Ce rite initiatique qu’on pensait nécessaire à notre développement personnel a pourtant un impact désastreux sur le réchauffement climatique. Alors que la pandémie de COVID-19 a fortement ralenti le trafic aérien, la crise sanitaire est de plus en plus perçue comme une occasion de repenser les politiques climatiques aériennes qui seraient, aujourd’hui, inadéquates.

commentaires

Participer à la conversation

Laisser un commentaire