
Auréolé du prix international RIBA du Royal Institute of British Architects, cet hôpital Bangladeshi, grâce à l'ingéniosité de son architecte, contribue à lutter contre la pénurie d'eau qui frappe le sud-ouest du pays.
L’hôpital communautaire de Satkhira, situé au sud-ouest du pays, est pour le moins un couteau suisse multi-usages et un joyau d'architecture. Les membres du prix international RIBA ne s'y sont pas trompés. En effet, construit par l'architecte bangladais Kashef Chowdhury, ce complexe dispose de 80 lits et est composé d’un ensemble de bâtiments en brique orientés autour de petites cours et intégrant un canal central. En plus d'offrir des soins, donc, à près d'une centaine de patients, grâce à ce canal, le complexe hospitalier collecte l'eau de pluie qui est ensuite réutilisée par les agriculteurs locaux.
Par ailleurs, des avant-toits profonds et des passerelles extérieures servent à diriger le flux d'air et à rafraîchir de manière naturelle – et donc écolo – les salles de l'hôpital. Les briques qui composent le bâtiment possèdent les mêmes vertus refroidissantes.
Les bâtiments sont conçus de telle sorte qu’ils tirent profit de l’eau tout en offrant une protection contre les inondations. Cette innovation architecturale est particulièrement salutaire dans une région du monde où les températures peuvent dépasser les 40 degrés en été.
Contrer les effets du dérèglement climatique
Alors que l'océan s'infiltre bien au-delà du littoral du pays, les effets du changement climatique et le réchauffement de la planète sont de plus en plus dramatiques, en particulier dans le nord du Bangladesh. En effet, en aval du pays, en descendant de l'Himalaya, le fleuve Brahmapoutre a une largeur de 10 kilomètres. Pourtant, pendant la mousson, il déborde et inonde les villages de la région. Ces volumes d'eau, brisant le sol limoneux, submergent la région pendant une période de trois mois et dévastent les terres et les habitations des villageois.
Au Bangladesh, le travail de Chowdhury et de ses contemporains est salué pour leur vision d'une architecture dynamique, rapporte le magazine The Architectural review.
Les problèmes environnementaux auxquels les architectes bangladais sont confrontés sont d'autant plus pertinents qu'ils ne sont pas singuliers. L'aggravation des sécheresses, la montée du niveau des océans et le risque croissant d'inondations détermineront la manière dont ils planifieront et construiront le paysage urbain de demain.
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