
Directrice de la communication et des relations publiques à CMA France, Cécile de Pimodan voit dans la crise actuelle l'opportunité d'accélérer la transformation des entreprises artisanales françaises qui font montre d'une admirable résilience dans la tempête. Convaincue de la nécessité de démocratiser l'accès à la transition numérique, elle cherche à embarquer l'ensemble des parties prenantes de l'artisanat en France autour d'un projet d'avenir fondé sur la réaffirmation des valeurs refuges que sont l'ancrage territorial et le Made in France. Son cheval de bataille ? Explorer de nouvelles modalités de transmission des savoir-faire afin de former une relève d'excellence dont dépend la survie du secteur.
Dans le podcast "Share Your Voice" du Club des Annonceurs, réalisé pour notre rubrique Les Marques en Mouvement, écoutons-la livrer sa lecture des grands enjeux de réinvention - en cours et à venir – du monde de la communication.
Quel est votre parcours ?
Le droit mène à tout… j’ai donc suivi l’adage ! J’ai commencé par des études dans ce domaine complétées par un troisième cycle de marketing stratégique. Après des expériences dans le marketing, la publicité et le commercial, je suis désormais directrice de la communication et des relations publiques à CMA France. Nous accompagnons près de 1, 3 millions d’entreprises artisanales dans tous les territoires et nous essayons de répondre au mieux aux besoins des jeunes en les formant aux métiers de l’artisanat, mais également aux attentes du grand public sur les opportunités dans le secteur.
Quelle est votre vision du changement ?
En lien avec votre métier et votre fonction, quel est le "move" actuel au sein de votre entreprise ?
La crise a montré que les métiers de la communication ont été au cœur des enjeux d’organisations interne des structures. En effet, de nombreuses entreprises se sont dotées de structure de veille et de cellules de crise. Et la CMA n'a pas fait exception : dès le début de la crise, nous avons créé un système pour donner accès en temps réel aux infos relatives au dispositif d'aides du réseau et des aides d'État. Nous avons également monté en partenariat avec la structure d'écoute Apesa, une cellule d’écoute pour les chefs d'entreprise en détresse. Enfin, de nombreuses actions de communication ont été mises en place à travers les relations presse et le digital, prenant ainsi le pas sur l’événementiel classique que nous connaissions tous.
En lien avec votre marque, quel est le move le plus important - actuel et à venir ?
Nos enjeux et priorités sont multiples mais si je ne devais n’en citer que deux ce serait la transformation numérique de nos entreprises artisanales et celle de notre offre de services. En effet, nous travaillons à mettre en ligne l’ensemble de nos formations et produits pour nos publics. L’enjeu est donc important !
En lien avec votre marché, quel move rebat les cartes ?
Cette crise a transformé les modes de consommation, les modes de vie et le rapport au travail. Elle a remis au goût du jour les valeurs refuge que nous portons et qui sont au cœur des enjeux de demain : la place des territoires, du made in France, de la transmission des savoirs et de la qualité des savoir-faire par apprentissage.
Que faites-vous pour contribuer à ce changement ?
A titre professionnel, nous essayons sans cesse de nous adapter aux besoins de nos publics mais toujours en lien avec les territoires et le profil des entreprises artisanales. En effet, l’artisanat c’est quatre grands secteurs (alimentation, bâtiment, fabrication et production), 250 métiers et 510 activités. Impossible donc de faire de faire du copié-collé ! Chez nous, les changements et les mutations sont liés à la proximité, c’est ce qui constitue notre ADN.
A titre personnel, la transformation s’accompagne en étant entourée avec les équipes. La co-construction est indispensable.
Quel est votre grand projet en 2021 ?
Nous avons l’ambition de continuer à promouvoir la place de l’artisanat et des entreprises artisanales dans le paysage de l’après crise. Nous pouvons apporter de nombreuses réponses aux demandes des consommateurs ainsi que des solutions pour l’avenir de nos jeunes notamment par la formation par apprentissage. La formation de ces jeunes mais aussi des adultes est primordiale pour notre secteur et la survie des entreprises artisanales. Près de 300 000 structures seront à reprendre dans les dix prochaines années : en voilà un grand projet !
Pourquoi êtes-vous adhérente au Club des Annonceurs, qu’est-ce que cela vous apporte ?
Je suis adhérente au Club des Annonceurs car l’échange d’expériences est primordial dans nos métiers ! Il est essentiel d’avoir un regard sur les tendances à suivre et les stratégies à mener. Echanger sur des sujets communs à tous (le numérique, la RSE, la transition écologique…) alors que nous venons d’univers totalement différents est passionnant. Enfin, nos entreprises sont amenées à évoluer, à innover, à se moderniser, il est donc essentiel que ce suivi de tendances et de veille marché soit réalisé.
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