
Ils cumulent des millions de followers sur les réseaux mais n’ont pas d’existence réelle. Avatars numériques, les influenceurs virtuels sont une tendance de fond, qui nous laisse entrevoir de quoi sera fait le business dans le métavers.
Un taux d’engagement presque trois fois plus élevé
Puissants atouts marketing, les influenceurs virtuels aux millions de followers attirent les marques qui se bousculent pour conclure des partenariats, porte d’entrée vers la génération Z. Et pour cause, selon une étude HypeAuditor, les influenceurs virtuels ont des taux d’engagement presque trois fois plus élevés que ceux des influenceurs réels. Cette tendance est constante pour la deuxième année consécutive, signe que les influenceurs virtuels ont une existence « business » bien réelle.

Le cœur de cible des influenceurs virtuels est constitué de femmes entre 18 et 34 ans (44,76 %). Il y a aussi un grand nombre de jeunes entre 13 et 17 ans (14,64 %). C'est le double de la moyenne des influenceurs « ordinaires », pour qui le jeune public représente environ 7 % de l'audience.

Top 4 des influenceurs virtuels les plus suivis
Lu do Magalu – 5.7 millions d’abonnés
L'influenceuse virtuelle la plus suivie en 2021 est Lu do Magalu, originaire du Brésil. Son compte Instagram @Magazineluiza compte 5,7 millions d'abonnés et son TikTok compte 5,6 millions d'abonnés supplémentaires.
Elle a fait sa première apparition il y a une dizaine d'années pour le compte de Magazine Luiza, un géant de la distribution au Brésil, pour commercialiser iBlogTV sur YouTube. Depuis, Lu do Magalu utilise ses réseaux sociaux pour présenter des vidéos de déballage, des critiques de produits…
Côté business : Bien que Lu ait un public massif, il est important de noter que sa notoriété et sa portée sont cantonnées au Brésil. Magalu a réalisé un bénéfice de 552 millions de dollars en 2019.
Brand mentions (sur 180 jours) : 29

Lil Miquela – 3 millions d’abonnés
Miquela Sousa, mieux connue sous le nom de Lil Miquela, est une influenceuse virtuelle américano-brésilienne créée par Brud, une startup basée à Los Angeles. Elle est apparue en 2016 en commençant à publier sur Instagram. Miquela est une rêveuse qui utilise ses réseaux sociaux pour sensibiliser et défendre l’égalité. En 2017, elle sort son propre single, « Not Mine ». En 2020, elle a lancé son 1er clip vidéo « Hard feelings » au festival Lollapalooza. Elle a également une ligne de vêtements appelée Club 404 Not Found.
Côté business : Lil Miquela travaille avec les plus grandes marques de mode.
Brand mentions (sur 180 jours) : 47 marques (Del Taco, Givenchy Official, Bershka, Dior, Olive Garden). Ses chansons ont cumulé plus de 15 millions de flux nets sur toutes les plateformes.

Les influenceurs virtuels ne prennent pas toujours forme humaine. C’est le cas de Nobody Sausage et Cuppy, (The Good Advice Cupcake), Barbie ou encore Guggimon qui cumulent chacun 2.4 millions d’abonnés.
The Nobody Sausage – 2.4 millions d’abonnés
The Nobody Sausage est l'influenceur virtuel à la croissance la plus rapide en 2021. Partageant des chorégraphies de chansons « chaudes » dans des vidéos allant jusqu'à 30 secondes, ces saucisses colorées et stylées « rendraient les internautes heureux et hypnotisés ». La page Nobody Sausage a accumulé plus de huit millions d'abonnés sur TikTok et a répété son succès sur Instagram en gagnant 2,4 millions d'abonnés en un an seulement.
Côté business : La saucisse Nobody a déjà participé à deux challenges commerciaux sur TikTok en collaboration avec Samsung et Grupo Natalia Beauty.

The Good Advice Cupcake – 2.4 millions d’abonnés
Créé par l’autrice et illustratrice Loryn Brantz pour BuzzFeed, Cuppy est un cupcake rose désinhibé aux yeux écarquillés qui « respire l'amour et l'affirmation de soi ». Sa collaboration avec l’animatrice Kyra Kupetsky a fait passer Cuppy de phénomène Instagram (avec 2,6 millions d'abonnés et plus) à une franchise de livres et de marchandises.

Des succès à modérer
Ces différents succès sont toutefois à modérer. En effet, l’étude HypeAuditor nous apprend trois autres éléments importants :
- 57 % des influenceurs virtuels ont une croissance négative de leurs abonnés. L'année dernière, ce chiffre était de 48 %.
- Pour rester compétitifs, les influenceurs virtuels doivent produire plus de contenu vidéo. Selon Christopher Travers, expert en influenceurs virtuels et fondateur de VirtualHumans.org, « la croissance de l'industrie des influenceurs virtuels en 2021 a été largement définie par l'ajout de la vidéo. […] Grâce à la vidéo, vous pouvez raconter une meilleure histoire et donner intrinsèquement plus de vie à vos personnages virtuels ». Ce média est crucial pour créer un fandom ! C'est un avis partagé par le créateur de Lil Miquela, Trevor McFedries, qui expliquait ainsi dans les colonnes de L'ADN : « Je crois que le futur du storytelling est dans les DAOs, dans des histoires, des récits dont les communautés sont propriétaires (...) Ce sont ces nouveaux modèles qui vont transformer la manière dont on crée et dirige des entreprises média. »
- 16 % des influenceurs virtuels ont également déjà participé à des projets liés aux NFT.
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