
Nous poursuivons notre découverte des bureaux virtuels avec No-Code Ville, le métavers des no-codeurs. Une visite qui raconte en creux la raison d’être de ces bureaux virtuels, entre lien social et lieu de rencontres.
Stanislas Verjus est un passionné du no-code, ce processus qui permet de programmer sans maîtrise aucune du langage informatique. Avec la plateforme de formation, Contournement, cet ancien journaliste et désormais, programmeur-formateur no-code indépendant, a fondé la communauté No-Code française. « Nous sommes 7000 », raconte-t-il. Avec Contournement, il vient de lancer No-Code Ville, un bureau virtuel bâti en une heure sur la plateforme Gather Town. Le site regroupe des espaces virtuels dopés à la vidéoconférence au look résolument rétro. Stanislas nous a servi de guide et raconte pourquoi le bureau virtuel est utile.
Un tiers-lieu accessible pour les freelances ou les télétravailleurs avides de lien social
« Ici, tu as l’espace de coworking classique. Je préfère celui de gauche. C’est un coworking parlant. J’aime bien travailler avec un peu de bruit ». Dans la pièce, des canapés où se pose l’avatar virtuel. Dans les faits, le coworker virtuel peut placer son avatar, vaquer à ses occupations tout en ayant allumé son micro. En effet, l’espace de coworking parlant reprend les codes propres au monde du gaming : on joue – ici, on travaille – tout en restant connecté à un serveur vocal sur lequel échanger en direct.
Le bureau virtuel, « c’est un peu comme un site de rencontres », s’amuse Stanislas Verjus. On en parle peu, mais elle est réelle : la solitude du travailleur indépendant et aussi du « nouveau » télétravailleur. Un baromètre OpinionWay pour le cabinet Empreinte Humaine datant de décembre 2020, évoquait le cas de télétravailleurs 100 % remote qui souffraient de « détresse élevée » (20 %), voire affirmaient être au bord de la dépression (31 %). Les lieux tels que No-Code Ville sur Gather maintiennent le lien social des salariés en situation de télétravail prolongé, et aussi peuvent égayer les pauses d’ordinaire solitaires des travailleurs indépendants, à l’instar des tiers-lieux. Sauf que dans ce cas, l’utilisateur a une discussion à portée de clic.

Rencontrer d’autres profils pour nourrir sa vie pro
Dans l’espace café, un petit avatar entre. « Salut Lucien », balance notre guide. « Vous êtes en interview, je vous laisse travailler ». Lucien est un visiteur de No-Code Ville. Dans cet espace de coworking virtuel, les codes sont que si vous souhaitez discuter, il faut se rendre à l’espace café. « Lorsque tu n’es pas en discussion et que tu changes d’onglet, ça coupe ta caméra et ton micro ». No-Code Ville est toujours actif, mais « il faudra qu’on te sonne pour pouvoir parler ». Et par là, notifier de l’arrivée d’une personne dans l’espace café. « Quand je fais une pause, que je suis en train de lire des articles, je me mets dans cet espace. »
« L’avantage est aussi qu’on rencontre des profils qu’on aurait peut-être pas croisés dans la vraie vie », commente le formateur. Cette analyse évoquera probablement à certains lecteurs le temps révolu des premiers tiers-lieux destinés aux indépendants, créatifs et entrepreneurs du web. Notamment, La Cantine créée par Silicon Sentier qui avait largement contribué à faire émerger et surtout fédérer un écosystème entrepreneurial parisien alors balbutiant. « J’ai eu des discussions avec des collègues et confrères que je n’aurais jamais eues autrement », abonde Stanislas Verjus. « Ça encourage les discussions informelles en plus de renforcer la cohésion d’équipe. »
Gamifier (et simplifier) la vie de bureau
Il poursuit. À côté de ces activités, l’entrepreneur dispense des cours. « Je ne peux plus faire une heure et demie de transports pour donner une heure de cours. » Dans certains cas, en petit comité, Gather Town se révèle un allié de choix pour faire cours avec le confort de sa maison. C’est surtout que la plateforme permet de centraliser dans un même endroit certaines pratiques de communication propres au monde du travail, qui se sont accélérées depuis le début de la pandémie : les Zoom, Meet, Slack… Toutes les plateformes utilisées pour communiquer et échanger de manière formelle et informelle. « Plus besoin de générer pour chaque échange un lien Meet ou Zoom. Tu entres dans un espace dédié et la discussion se déclenche. Et c’est nettement plus marrant ! ». Demain, activerons-nous nos petits avatars sur un No-Code Ville pour se connecter à la réunion du lundi en visio ? Stanislas Verjus l’espère. « En somme, il faut voir cet espace comme un complément pour les équipes qui allient présentiel et remote, ou travaillent complètement à distance. »
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