
Pour pallier la hausse des températures en eau peu profonde, The Panje Project, une association originaire de l’archipel du Zanzibar, offre des cours de natation aux algoculteurs afin qu’ils puissent planter leur culture d'algues en eau plus profonde.
Des cours de natation pour les locaux
The Panje Project a été créé en 2011 afin de participer au développement éducatif des communautés du village de Nungwi, situé à la pointe nord de l’archipel du Zanzibar. Alors que l’algoculture est l’une des principales sources de revenus de l’archipel, 70 % des algoculteurs Zanzibaris ne savent pas nager. C’est face à ce constat que le Panje Project prend l’initiative d’assurer des formations de natation.
L’association s’organise autour de trois pôles d'activités principaux : la sécurité aquatique ; la nage de survie ; la formation des jeunes à l'émancipation professionnelle. Ces trois axes combinés tendent à combattre le taux de chômage régional.
Afin d’aider les plus démunis avec des actions concrètes, l’association cible les premiers concernés : les femmes et les jeunes générations. Alors que les femmes représentent 80 % des agriculteurs du Zanzibar, l’aquaculture a permis leur émancipation du carcan patriarcal traditionnel de l’archipel. Entre s’offrir une éducation formelle ou assumer ses propres frais médicaux, le simple fait de former ces femmes à nager est devenu une garantie de leur indépendance.
L’algue en voie de disparition ?
Alors que le village de Nungwi et ses plages de sable blanc présentent un tableau paradisiaque, ce village de l’océan Indien n’échappe pas au réchauffement climatique. L’industrie, pourtant si vitale à la région puisqu’elle assure une source de revenus aux populations locales, est en voie de disparition. Avec le réchauffement climatique, l’eau dans laquelle les cultures se développent se réchauffe, perd son apport nutritif et peut engendrer des maladies, voire tuer complètement l'activité aquacole.
Par conséquent, afin de minimiser les infections, les cultures d’algues se retirent en direction de la haute mer. Cette situation ne présente pas que des désavantages car les algues cultivées en eau plus profonde reviennent plus cher. Les algoculteurs formés par le Panje Project produisent ainsi une meilleure qualité de produit tout en adoptant de nouvelles pratiques rentables.
L’or vert du Zanzibar
Utilisée dans l’industrie cosmétique, le médical et l'agroalimentaire, l’algue représente 90 % des exportations Zanzibaries. Selon un rapport des Nations Unies sur l’alimentation et l’agriculture paru en 2018, l’algoculture ou phycoculture rapporterait au Zanzibar plus de 8 millions de dollars tous les ans. Alors que l’archipel produit plus de 16 000 tonnes d’algues par an selon le gouvernement Zanzibari, cet or vert permet, notamment, d’apporter une rémunération conséquente aux populations locales. En effet, l’algue représente la troisième plus grande source de revenus au Zanzibar, après le tourisme et la culture du clou de girofle.
D’un point de vue écologique, les algues font des merveilles à l'écosystème maritime local. Ne nécessitant qu’un faible entretien, l’algue se nourrit des excès d'éléments nutritifs présents naturellement dans l’eau, améliorant instantanément la qualité de l’eau. Elle forme, par ailleurs, un habitat idéal pour les différentes espèces marines qui occupent l'océan Indien.
Participer à la conversation