
Couleur Indigo donne une deuxième vie aux chutes de vêtements en coton, en les transformant en objets de décoration, tout en employant des femmes en situation d’handicap.
Une manufacture durable et solidaire
Cette entreprise défait les chutes de tissus pour les natter et les transformer en objets de décoration. Des tapis, sets de tables, ou encore des housses de coussins, vendus entre 7 et 40 euros, sont ensuite revendus à des locaux ou exportés à l’étranger.
Le recyclage de ces déchets textiles venant d’occident et d’industries de textiles locales contribue à la transformation de cette filière polluante et énergivore. Le coton est la fibre naturelle la plus utilisée dans le monde, ce qui en fait un composant important de l'industrie textile. Alors qu’entre 2019 et 2020, la production moyenne mondiale s’élève à 25,5 millions de tonnes par an, les surfaces cotonnières consomment 55 % de l’irrigation mondiale !
Pour la création des ses objets, Couleur Indigo fait appel à un équipe d’une trentaine de femmes. Parmi elles, un tiers sont en situation d’handicap. L’emploi de ces femmes permet non seulement de leur éviter le chômage mais aussi une insertion socioprofessionnelle.
L'emploi dans l'industrie cotonnière
Selon un rapport de la Commission Économique pour l’Afrique (CEA), le taux de sous-emploi était de 72 % en 2018. Pour y remédier, en mars 2020, le gouvernement béninois procède à l’adoption de la politique nationale de l’emploi qui a pour objectif de réduire de moitié, d’ici 2025, le taux de chômage estimé, en 2020, à 2,3 %.
Alors que l’industrie agricole concentre à elle seule 70 % des personnes actives du Bénin, l’emploi des femmes dans le secteur tertiaire est marqué par le manque de formation spécialisée, la prédominance de pratiques agricoles inadaptées et les inégalités d’accès à des solutions énergétiques efficientes.
Une industrie cotonnière polluante
Selon le ministère de l’Agriculture béninois, le pays connaît une augmentation de 150 000 tonnes de sa production cotonnière depuis 2016. En effet, l’or blanc a rapporté, selon l’Association interprofessionnelle du coton (AIC), 80 % des recettes d’exportation et 45 % des recettes fiscales du pays en 2018.
Alors que la culture du coton monopolise 2 à 3 % des terres arables mondiales, elle consommait, en 2018, environ 10 % de la production mondiale de pesticides. Aujourd'hui, les consommateurs privilégiant la durabilité des produits, les grandes entreprises textiles se concentrent sur la restructuration de leurs activités et investissent dans des pratiques de fabrication plus durables.
L’initiative durable et solidaire de Couleur Indigo permet ainsi d’apporter une solution, certes locale, à l’impact environnemental de la filière cotonnière.
Participer à la conversation